Les tissus au Moyen Age

Tous les vêtements que nous portons sont faits entièrement par nos soins, avec une large bibliothèque de sources à l'appui.
Pas de matières synthétiques donc, pas de coutures machine visibles. Les tissus utilisés seront de préférence lin, laine, un peu du coton et pour les plus riches (nobles) - de la soie, du velours...
Nos couturières cousent d'après des modèles de l'époque - enluminures, tableaux, récits... Nous nous efforçons d'être aussi historiquement corrects que l'on le peut.
Tous les hommes de la compagnie aient comme vêtements de base - chainse, braies et heuses, doublet quatre quartiers ou tunique, et pour les femmes - la chainse et la robe de dessous ; plus les chaussures et accessoires divers.
Pour les combattants, on exige une tenue de combat - un doublet armant et gants (ainsi qu'une armure, mais ça, ce n'est plus un vêtement comme on l'entend aujourd'hui...).
Les sous-vêtements seront donc faits en lin, les vêtements allant par dessus - principalement en laine ou gros lin. Les capuchons, capes, survêtements - en laine (ça tient chaud :) ), brocard, velours, parfois bordés de fourrure.
Pour pouvoir enfiler tout ça, il y a beaucoup d'attaches diverses - œillets et leur aiguillettes, boutons de tissu ou étain, boucles et fibules diverses... Les artisans bijoutiers fabriquent les boutons, les forgerons - les autres pièces en métal, les couturières s'affairent pour les intégrer dans le vêtement (si c'est le cas), les brodeuses embellissent le vêtement fini... ou brodent le tissu à partir duquel on fera le vêtement.
Visitez la page Charte vestimentaire de Fer de Lance et la page de Dagi's World.

Un peu d'histoire...

 

The vegetable lamb of Tartary

Le coton

Les preuves d'utilisation de coton en forme de fibre (fil) ont été trouvés dans l'Inde antique, et sont datés aux environs de 6000 avant JC, par contre il n'est pas clair si les fibres venaient des champs de coton cultivés ou des plants sauvages. Le coton était cultivé en temps de la civilisation Harappan, qui l'exportait en Mésopotamie pendant le troisième millénaire avant JC. Le coton s'est fait très vite connaître aux égyptiens (même si leur tissus étaient surtout fabriqués avec la fibre du lin) et est aussi devenu un objet d'échanges très prisé, venant de Nubie et Meroë.
Herodotus (historien grecque) a écrit ces phrases sur le coton : "Il y a des arbres qui poussent là à l'état sauvage, leur fruits dépassant de loin en beauté celui de mouton. Les Indiens font leur habits avec cette laine d'arbres."
D'après The Columbia Encyclopedia : "Le coton a été filé, tissé et teint depuis les temps préhistoriques. Il a habillé les peuples de l'Inde antique, Egypte et Chine. Les centenaires avant le christianisme, les tissus de coton étaient tissés en Inde et leur utilisation s'est propagée dans les pays Méditerranéens. Dans les premiers siècles de notre ère les vendeurs Arabes ont apporté la fine mousseline et la toile en Italie et Espagne. Les Moors ont introduit la culture de coton en Espagne en IXs. Les futaines en coton étaient tissées là bas et au XIVs. à Venise et Milan, au début avec les fibres de lin. Peu de tissus en coton étaient importés en Angleterre avant le XVs., bien que les petites quantités étaient commandées pour servir en mèches des bougies. Les Indiens d'Amérique filaient et tissaient le coton pour en faire les magnifiques habits et tapisseries colorés. Les habits en coton trouvés dans les tombes péruviennes sont supposés d'appartenir à la culture pré-Inca. En couleur et texture, les anciens textiles Péruviens et Mexicains ressemblent à ceux trouvés dans les tombes égyptiennes."

La plus ancienne culture de coton découverte à ce jour, est celle de Mexique, elle date d'il y a 5000 ans. La plante locale s'appelle Gossypium hirsutum, et est aujourd'hui le spécimen le plus connu et planté partout dans le monde, constituant plus ou moins 90% de la production mondiale. La plus grande diversité des espèces de coton a été trouvée en Mexique, suivi d'Australie et Afrique.
Pendant la période médiévale tardive, le coton est devenu connu comme la fibre que l'on importe de l'Europe du nord, tout ceci sans la moindre connaissance de sa provenance, autre que c'était une plante. En notant ses similarités avec la laine, les gens ont conclu que le coton était produit par une plante-mouton (The Vegetable Lamb of Tartary) !

John Mandeville, écrivant en 1350, a déclaré que : "Il y a là bas [en Inde] un arbre merveilleux qui porte les petits moutons au bout de ses branches. Ces branches sont tellement souples qu'elles se plient jusqu'à terre, permettant au mouton de se nourrir lorsqu'il a faim".
Cet aspect de la chose est retenu jusqu'à maintenant dans plusieurs langues européennes, p.ex. l'Allemand, où le nom de coton est "Baumwolle", que l'on peut traduire en "Laine d'arbre" ("baum" voulant dire arbre et "wool" - laine). En fin de XVIs. le coton a commencé à être cultivé dans les régions chaudes de l'Asie et les Amériques.

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La soie

Soie Selon la très ancienne légende, la soie a été découverte en Chine, il y a environ 4000 ans (en 2700 av. JC).
C'est seulement 1 ou 2 siècles après Jésus-Christ que la soie traversa les frontières et donna naissance à ce que l'on appela plus tard « la route de la soie ». Plusieurs versions de ce voyage existent ; pour certains ce serait l'empereur Justinien qui envoya deux moines en Asie en 552 et ces derniers auraient ramené des graines de vers à soie cachées dans un bambou ; pour d'autres ce serait l'empereur Han Wu (IIème siècle après JC)  qui envoya des ambassadeurs, munis de présents telle que la soie, vers l'occident.
La soie voyagea ensuite dans le monde entier et plus particulièrement en Asie et au Proche Orient.
En ce qui concerne l'Europe, on sait que les romains raffolaient de ce tissu, mais on suppose que ce n'est qu'au Xème siècle que les premières tentatives de sériciculture furent effectuées en Italie du Sud. Pendant longtemps le marché européen de la soie fut exclusivement Italien.

Jusqu'en l'an 1000, la soie est peu connue en France. Charlemagne, en dépit de l'envie, ne détient que quelques étoffes précieuses grâce aux somptueux cadeaux qu'il reçoit de Byzance ou Damas.
Au XVème siècle, devenue grande consommatrice de soie et face aux dépenses ruineuses de l'importation de soieries étrangères, la Royauté prendra une série de mesures destinées à favoriser la production française. Lyon deviendra la capitale du travail de la Soie. Henri IV entouré d'Olivier de Serres illustre agronome seigneur du Pradel en Ardèche, s'engagera avec ardeur dans la propagation de cette industrie et ordonnera la création dans chaque paroisse d'une muraie et d'une magnanerie. Plus de 20 000 mûriers seront plantés dans les jardins royaux ; dont celui des Tuileries. La sériculture se développera dans le midi.

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Le velours

Velours Le velours est un tissu fabriqué selon un procédé de tissage particulier qui permet d'obtenir un aspect velouté. Ce terme qui vient du latin villosus ("couvert de poils") s'applique à des textiles très variés.
Il est constitué d'une trame de tissu dans laquelle s'intègrent des fils plus ou moins longs, droits ou couchés, qui ressortent sur l'endroit de l'étoffe. Ces fils peuvent être coupés au rasoir pour former des côtes ou apparaître sous forme de boucles.

Au moyen-âge ce tissu est fabriqué en Orient (vraisemblablement en Perse) où il est découvert et importé par les Italiens pour être employé dans le costume ou l'ameublement. Au XIV siècle Venise et Gênes produisent aussi ces tissus recherchés, enrichis de broderies d'or ou d'argent. Il s'agissait alors d'étoffes de soie où des motifs végétaux ou géométriques se détachaient en velours sur un fond de satin ou, à l'inverse, en satin sur un fond velouté.
Au XV siècle apparaissent les premiers velours rayés ou brochés. Le brochage consiste à passer dans une étoffe, lors du tissage, des fils d'or ou de soie qui forment un dessin en relief.
On a retrouvé des velours qui garnissaient des fonds de reliquaires datant du XIVe siècle, et il semble que ce soit là la date la plus ancienne à laquelle puisse remonter cette technique, du moins en Occident. On sait que, déjà, en 1347, le Grand Conseil de Venise autorisait les veloutiers à se constituer en corporation et que, dès le XVe siècle, la maîtrise des tisseurs veloutiers italiens était très grande. Nous possédons en effet des velours de cette époque dont l'exécution, faute d'une main-d'œuvre qualifiée, serait très difficile de nos jours, sinon impossible.

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Le brocart

Brocart Étoffe très riche, décorée par le tissage de fils d'or ou d'argent, et dans laquelle la soie sert essentiellement de support et de lien au métal qui joue avec tout son éclat, tant dans le fond du tissu que dans les différentes parties du dessin.
L'emploi des tissus dans lesquels on fit entrer de l'or est très ancien, comme en témoignent divers écrits, mais sous ce terme de brocart (dont les documents nous apprennent qu'à l'origine ils étaient des tissus tout d'or ou d'argent) ont été classées à tort quantité de soieries contenant du métal, les brochés par exemple. On peut dire que les brocarts, dont on ignore l'origine exacte, mais dont on est sûr qu'ils ont été créés en Orient, appartiennent à la famille des draps d'or, draps à or battu ou à battus d'or, draps de soie à or ouvré, qui furent très prisés en Occident dès le Moyen Âge.
L'Italie, l'Espagne (Almería notamment) s'étaient rendues célèbres dès le XIIe siècle par la fabrication des brocarts. D'après les chroniqueurs, les draps et toiles d'or et d'argent s'étalaient à profusion au camp du Drap d'or où eut lieu la célèbre entrevue de François Ier et d'Henry VIII, en 1520.
Ce genre d'étoffe semble avoir été particulièrement apprécié en France, et dès le XVIIe siècle l'on en fabriquait à Lyon, à Tours et à Paris. Dans cette dernière ville, le brocart d'or était d'ailleurs l'un des tissus sur lequel ceux qui désiraient être reçus maîtres ouvriers en drap d'or, d'argent et de soie devaient exécuter leur chef-d'œuvre.

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Sources :

Encyclopédia Universalis
Scientific American
...et sources propres.