Les sources d'énergie et le transport

L'essentiel de l'énergie disposé par l'homme était fourni par l'animal. La relance de l'activité économique créa un besoin urgent en énergies nouvelles. Dans l'Antiquité, les grands empires disposaient d'une masse énorme d'esclaves, de ce fait , la question de l'énergie ne se posa jamais de façon cruciale. Mais le déclin de l'esclavage dans le monde médiéval, poussa les hommes à redécouvrir et répandre une invention très ancienne : les moulins.

Parmi les causes de l'essor du commerce médiéval, il faut compter certains progrès techniques accomplis dans le domaine des moyens de transport. Pour le transport terrestre, il y a les avancés du ferrage, du harnachement et de l'attelage à la file des chevaux. Ces innovations furent complétées par le cerclage de fer des roues des charrettes et des chars ainsi que par l'augmentation des routes pavés. D'autres améliorations se produisirent plus tardivement : au XIVe siècle apparurent les sangles suspendant les caisses des charrettes et les avant-trains tournant autour d'un essieu.

Le moulin à eau

Moulin à eau Les premiers moulins à eau étaient connus dans les pays d'Orient, en Grèce et dans l'Empire romain dès le Ier siècle avant J-C. Vers le IXème siècle, les moulins se répandirent rapidement. Le principe du moulin à eau est relativement simple. La force de l'eau qui s'écoule ou tombe du haut met en mouvement une grande roue.
Des engrenages transmettent ce mouvement à une meule de pierre qui, en se mouvant sur une pierre fixe, broie les céréales jusqu'à en faire de la farine. A partir de ce principe de base, d'ingénieux dispositifs permirent d'actionner des mécanismes beaucoup plus complexes.

Le moulin seigneurial

Le plus ancien et le plus répandu des moulins était celui du meunier, où les paysans venaient faire moudre le blé et d'autres céréales. Les seigneurs faisaient construire les moulins à eau et jouissaient du privilège de la « banalité », c'est à dire qu'ils obligeaient leurs sujets à moudre leur grain contre une redevance. Par contre, ils avaient l'obligation d'entretenir le moulin « banal » en bon état.
Cependant, les particuliers avaient le droit de faire construire des moulins sur leurs propriétés à condition qu'ils ne se trouvent pas sur les terres d'un seigneur possédant déjà un moulin banal. Le droit féodal de la Banalité fût appliqué du XIème siècle jusqu'à la Révolution qui l'abolit avec les autres privilèges. La Convention en 1793 le supprime définitivement.

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Le moulin à vent

Moulin à vent Le moulin à vent ne viendra qu'au XIIIème siècle. L'utilisation du moulin à vent s'imposa dans les milieux arides et battus par les vents. Il est connu depuis fort longtemps, notamment en Asie.
Le principe de son fonctionnement et ses applications sont pratiquement les mêmes que ceux du moulin à eau. La force motrice est produite par le vent, qui fait tourner des ailes reliées à l'arbre central.
L'avancée technique la plus importante se produisit lorsqu'on plaça la partie supérieure du moulin sur une plate-forme tournante. De cette façon, on orientait les ailes en fonction de la direction du vent.

 

 

 

 

 

 

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Le cheval

Cheval Alors que l'Empire romain se désintégrait, plusieurs facteurs contribuèrent à introduire le cheval dans le monde du travail.
Le premier fut l'arrivée de chevaux plus lourds. Le cheval de trait fut développé à partir de chevaux introduits en Europe par les tribus germaniques du nord, où les races ont tendance à être plus lourdes que celles de la Méditerranée ou du Proche-Orient. Un deuxième facteur fut l'introduction en Europe du collier d'épaule. On ne sait pas exactement quand cette invention arriva de Chine. Dans les temps anciens, il y avait plusieurs façons d'atteler les chevaux aux charrettes et aux chars, mais le collier d'épaule (ou tout simplement collier) s'est avéré de loin le plus efficace.
Le collier permit aux fermiers de profiter davantage de la vitesse et de la force du cheval. Avec le cheval, ils purent cultiver des champs plus grands, et tirer des chargements plus lourds jusqu'au marché.

 

 

 

 

Plus sur le cheval au moyen âge.

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Le boeuf

Boeufs Au moyen âge, les bovins sont surtout élevés comme instruments de travail. Le bœuf joue en effet un rôle majeur dans les labours et le transport. Plus lents que les chevaux, les bœufs sont capables de traîner des charges plus lourdes. Le bœuf est donc symbole de richesse et de force. Il est aussi chargé d'une puissante symbolique christologique : créature douce et paisible, dotée de patience et de bonté, il creuse comme le Christ des sillons fertiles et se sacrifie pour le service des hommes.
Depuis l'Antiquité les paysans attelaient leurs bœufs grâce à un joug dit de cornes. Cette pièce de bois était installée derrière les cornes auxquelles elle était sanglée. En baissant sa tête vers l'avant le bœuf dispose alors d'une grande force. Cependant à l'imitation de l'utilisation du cheval, l'attelage de plusieurs bœufs se faisait de front et non en file. La ferrure du bœuf était ignorée. Celle-ci n'était donc utilisée que sur terrain plat et peu usant.
Au Moyen Âge en conservant le joug de corne, en ferrant les bœufs et en les attelant en file (à partir du XIIIe siècle, les bœufs ont été attelés en file et non plus en ligne - ce nouveau procédé a permis de multiplier la force de traction des animaux), on peut alors profiter de leur force dans des endroits difficiles et des sols rocailleux.

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La navigation

Le grand commerce médiéval bénéficia des progrès réalisé dans la construction des navires et dans l'apparition de nouveaux instruments de navigation.

La boussole

Rose des vents Cette invention est une pièce essentielle de l'essor de la navigation, puis des échanges par voies maritimes. La toute première boussole est fabriquée par des chinois vers l'an mille, puis elle apparaît en Italie vers la fin du XII ème siècle.
C'était à l'origine une simple aiguille flottante, aimant naturel ou aiguille de fer touchée par une pierre d'aimant. Elle était appelée « calamite », du nom latin désignant le roseau qui lui servait de flotteur sur l'eau d'un récipient. Mise en rotation par un aimant naturel approché par le pilote, l'aiguille se stabilisait selon l'axe nord-sud. Elle semblait désigner l'étoile polaire et, puisque l'on ignorait le phénomène du magnétisme terrestre, on pouvait imaginer que son orientation signifiait une intention divine. Aussi est-il légitime de penser que, avant de devenir un instrument de route, l'aimant fut d'abord un talisman.
L'aiguille aimantée fit rapidement place à la boussole que nous connaissons. La partie aimantée était alors posée en équilibre sur un pivot. La boîte dans laquelle elle était enfermée, la boussola, donna son nom à l'ensemble. Elle fut complétée au début du XIVe siècle par une rose des vents fixe sur laquelle figuraient les directions cardinales de la tradition grecque et qui fut aussi, à son tour, dessinée sur les cartes.
Bien que l'évêque d'Acre ait écrit, en 1218, qu'elle était nécessaire à la navigation, elle fut loin d'être adoptée par tous les marins de la Méditerranée qui étaient habitués à d'autres usages.
Dans les mers du Nord, elle n'apparut que dans le dernier tiers du XIVe siècle, pour devenir courante au XVe. C'est surtout lorsque les navigateurs s'aventureront en haute mer que le compas s'avérera absolument nécessaire pour faire le point.

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L'astrolabe

Astrolabe Il existe depuis l'antiquité, IIe siècle avant J.C, conçu par Hipparque, et a traversé les siècles jusqu'au moyen-âge.
L'astrolabe est une représentation plane de la sphère céleste avec les méridiens, l'équateur et la position d'astres pour une latitude donnée.
Il est formé de 6 pièces :
- la mère qui est le support des autres pièces, elle est gravée sur sa face supérieure en heures et sur son dos en degrés avec le calendrier et les signes du zodiaque
- le limbe qui est le cercle gradué extérieur de la mère
- le tympan qui est fixé sur le dessus de la mère, fixe lui-même. Gravé de cercles qui définissent les positions astronomiques, il représente le ciel local, ce qui est au-dessus de la tête de l'observateur. Il est gravé de cercles d'altitude, d'horizon, d'azimuth mais aussi tropiques et équateur
- l'araignée, mobile, est une jolie pièce très travaillée avec des zones ajourées. C'est une projection de la carte du ciel avec des pointes représentant l'emplacement d'étoiles telles qu'Altaïr, Véga, Beltégeuse ... Il y a aussi sur cette araignée un cercle qui represente la position du soleil sur la sphère des étoiles tout au long de l'année
- l'alidade fixée sur l'axe de l'astrolabe à l'arrière de la mère et qui permet de faire la visée
- l'aiguille ou règle ou ostensor, fixée sur l'axe de l'astrolabe en avant de l'araignée, elle est gravée en déclinaison et permet la lecture de l'heure.

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La galéasse

Galéasse Vers XIIIe siècle, Venise met au point la galéasse pouvant utiliser la rame tout en portant une voilure respectable. Pour son commerce, la « Sérénissime République » recherchait un navire plus rapide que les naves, portant plus de charge qu'une galère et pouvant assurer sa défense sans escorte coûteuse.
L'apparition de la voile latine triangulaire, qui pouvait être orientée dans toutes les directions permettait au navire de naviguer par vent de travers et même contre le vent.
Le gouvernail de poupe, fixé par des charnières au milieu du pont arrière du navire (gouvernail d'étambot), remplaça les rames latérales, longues et pesantes, les manœuvres en furent améliorées. La vergue (support en croix de la voile) tournante permit d'orienter au vent de côté les voiles carrées. Sur certains voiliers, un second mât à l'avant commençait à faire son apparition.
La longueur du navire faisait trois fois sa largeur, et celle-ci deux fois sa hauteur, il s'agit de la règle catalane (tres dos y as, « trois, deux, un »). En mer Baltique, on avait plutôt recours à la hourque, dont la coque était faite de planches superposées et non jointes.
A la bataille de Lépante, en 1571, ce navire, principalement commercial, est devenu navire de guerre.

 

 

 

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