Les jeux au Moyen Age

Les jeux joués au moyen-âge proviennent pour la plupart du monde greco-romain, d'autres proviennent d'Asie après avoir transité par les pays arabes. Les cartes, elles, sont une invention médiévale.
Les sources d'informations quant au matériel sont rares, quelques échiquiers gravés dans la pierre, des pions, des billes et des dés ont été découverts lors de fouilles archéologiques. Néanmoins, quelques traités parlent de ces loisirs. Les sources iconographiques médiévales montrent différents types de jeux : d'adresse, de hasard, de société, de balle,…
Au moyen-âge, la plupart des jeux donnent lieu à des enjeux. Le jeu peut troubler la paix publique car il est régulièrement source de gains et de pertes. Les jeux rapportent gros à ceux qui les organisent, les pouvoirs publics vont alors instaurer des règlements. L'Eglise interdit le jeu car elle pense que jouer pourrait provoquer le mépris de Dieu. Toutefois cette interdiction est à nuancer, elle dépend du type de jeu. Les jeux sportifs sont autorisés, les jeux intellectuels tolérés mais les jeux de hasard sont férocement interdits.

Les jeux de société

 

Echecs

Les échecs

Le jeu d'échecs est le jeu de stratégie par excellence. Après être né en Inde au Vème siècle et passé par la Perse, il est arrivé en occident vers l'an 1000. Les chevaliers et les nobles gens s'exercent aux échecs et développent ainsi de véritables stratégies guerrières. Les noms des pièces sont différentes au moyen-âge par rapport à ceux que l'on connaît maintenant. Le roi se nommait roy, le cavalier : le chevalier et le pion était appelé paon. La dame est elle dénommée la vierge, la tour s'appelle le roc et le fou est nommé l'aufin ou alphin. Avant la fin du XVème siècle, le mouvement des pièces était différent de l'actuel. La vierge ne se déplaçait que d'une case en diagonale (elle était donc plus faible que la reine actuelle). L'aufin ne pouvait se déplacer que de maximum deux cases en diagonale et pouvait sauter les autres pièces. Les pions quant à eux, lors du premier tour, ne pouvaient pas se déplacer de deux cases. Les modifications amenant les règles utilisées de nos jours ont été effectives dès le milieu du XVIIème siècle.
Tablut

Halatafl ou tablut :

Halatafl date au moins du XIVe siècle et est toujours connu et joué en Europe, sous le nom de jeu du renard et des poules.
Tablut, originaire de Laponie Suédoise, est la version la mieux documentée. En 1732, Carolus Linnaeus a reporté les règles et un dessin du tablier dans son journal de voyage. Il se joue sur un tablier de 9×9 cases. Linnaeus a référencé les pièces claires, les défenseurs, comme étant les « Suédois » et les pièces foncées, les assaillants, « Moscovites ».

 

 

Le jeu du roi qui jamais ne ment :

Ce jeu est un divertissement dont le but était de répondre aux questions insidieuses ou curieuses, brièvement et avec le plus de répartie possible. C'est l'actuel jeu « action ou vérité ».

Le jeu du propos :

Le jeu du propos consistait à se placer en cercle et à dire à tour de rôle, dans l'oreille de son voisin, un mot qui n'avait rien à voir avec ce que l'on venait d'entendre.

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Les jeux d'adresse et de hasard

 

Jonchets

Le jeu des jonchets :

Il consistait à étaler sur une table des bâtonnets et à les retirer un à un sans déplacer les autres. C'est l'actuel jeu du Mikado.

 

 

 

Trictrac

Le trictrac :

Le trictrac (aussi noté tric-trac) est un jeu de hasard raisonné dont l'origine est le jeu des 12 lignes romain. Deux règles semblent exister, l'une préconise de faire parvenir tous ses pions de l'autre côté du plateau de jeu. L'autre donne comme but au jeu de marquer des points, tout au long du parcours pour en obtenir le premier un nombre déterminé. Le backgammon et le jacquet sont les descendants de ce jeu.

 

Dés

Le jeu de dés :

Les dés sont le jeu le plus pratiqué dans l'occident médiéval. Il existe beaucoup de façons pour y jouer. Voici différents noms donnés au dé médiéval : alea, taxillus, madame, decius, dez. Un dé était fabriqué par un déicier en os, corne, bois, argile ou cire pour les plus communs et en ivoire, or, argent, pierre et pâte de verre pour les plus prestigieux. Leur pointurage (marquage) est standardisé au XIIIème siècle, le total de deux faces opposées est toujours égal à 7. Un dé qui ne respecte pas cette règle est dit « mespoinz ».

 

 

Le billard de terre :

Ce jeu se jouait en plein air avec un bâton (gros et court) pour pousser les billes. Cartes

Les cartes :

Les cartes à jouer sont apparues en Europe au XIVe siècle (leur présence est attestée en Catalogne en 1371, en Allemagne et à Florence dès 1377, en Espagne entre 1377 et 1381 et en France en 1381). Elles y sont peut-être arrivées par l'intermédiaire des Arabes ou par les échanges marchands avec les Mongols le long de la Route de la soie, deux hypothèses retenues par Joseph Needham ou par Thomas T. Allsen. Les mêmes historiens suggèrent que les cartes à jouer aient pu stimuler en Europe le développement de la xylographie, et en conséquence les autres techniques d'imprimerie. Ceci paraît toutefois improbable puisque par exemple, si la datation du bois Protat est exacte, elle précède largement l'apparition des cartes à jouer en Europe avec des travaux de qualité dans des zones géographiquement éloignées des régions où les cartes sont apparues.
Le jeu de tarot ou tarots apparaît dans les années 1440 en Italie du Nord. Très tôt sa structure se fixe : quatre couleurs composées de dix cartes numérales de l'as au dix, quatre figures (valet ou fante, cavalier, reine et roi) ; à ces quatre séries est ajoutée une cinquième série de cartes (les triomphes qui seront plus tard désignés comme atouts) de vingt-deux cartes.

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Les exercices militaires

Le béhourd :

Le béhourd est une épreuve physique qui simule le combat. L'entraînement se faisait sur un champ ou dans les lices du château, en s'élançant l'un contre l'autre, rompant des lances et tâchant de se désarçonner.

 

Quintaine

La quintaine :

La quintaine est un mannequin destiné à entraîner les chevaliers. Parfois il est habillé d'un un haubert, il a un écu accroché sur le haut et est fixé sur un pieu enfoncé dans le sol. Les chevaliers lancés au grand galop doivent frapper la quintaine de leur lance au milieu de son écu. Au dessus du pieu est accroché un bras articulé sur lequel pend une lourde masse accrochée à une chaîne. Lorsque le chevalier est maladroit, le bras articulé pivote et la masse le frappe violemment.
Mais le plus souvent c'est un simple pieu affublé d'un écu et d'un lourd sac rempli de sable de l'autre coté.

Les tournois :

Considéré comme sport de l'aristocratie médiévale, la guerre, donne lieu à des tournois, ou à la joute. Les règles sont les suivantes :
-  Présentation des champions et des bannières
-  Armement du chevalier par le soin de l'écuyer
-  Choix de la dame
-  Des hérauts d'armes donnaient le signal des combats
Les vaincus devaient abandonner leurs chevaux et leurs harnachement pour aller payer une rançon. Les vainqueurs recevaient comme prix : une couronne, un faucon dressé, un mouton doré.

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Les jeux de balle et de main

Le jeu de boules :

C'est l'actuel jeu de pétanque. L'enjeu pouvait être le vin, le cidre ou la cervoise et était surtout apprécié par les paysans.

 

Soule

La choule ou la soule :

Ancêtre du rugby, du foot et du hockey actuels, la choule se jouait avec un gros ballon fait de paille, de mousse ou de foin qui était placé dans un étui de bois circulaire. Ce ballon s'appelait « éteuf ». Le but était de faire pénétrer la balle dans le camp adverse. Parfois le jeu devenait une véritable bataille où le but était la conquête d'un champ ou la délimitation de deux villages.

 

Le jeu de paume :

Ce jeu se pratiquait soit à l'extérieur soit dans un espace aménagé. Il était très prisé par la noblesse du moyen-âge. On se servait du creux de la main pour lancer la balle. Vers 1450, on eut l'idée d'utiliser des cordes et des tendons afin de renvoyer la balle plus facilement, ce fut l'invention de la raquette. L'invention du filet quant à lui date de 1600. Le jeu de paume est l'ancêtre direct de la balle pelote, du tennis et généralement de tous les sports de raquette.

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Sources :

Le jeu d'échecs
Les jeux au Moyen Age
Wikipedia, Jeux de Tafl
Nouvel Obs, Si je perds, je meurs: à quoi jouaient nos ancêtres?
...et quelques autres, qui ne sont malheureusement plus disponibles en lien.