Joute équestre

Le cheval au Moyen-Age

Modérateur : Andrieu Dervenn

Bohemond

Joute équestre

Message non lupar Bohemond » 30 nov. 2011 12:05

La joute équestre est l'une des plus célèbres épreuves des tournois de chevalerie. Elle consiste en une charge à la lance entre deux chevaliers au galop, face à face.

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Les premières joutes équestres apparurent en France dès le XIIe siècle. A cette époque, les armures de plates n’existaient pas, les chevaliers étaient vêtus d’une cotte de mailles, d’un casque et d’un écu long en forme de goutte d’eau. Il n'y avait pas de lice pour protéger les concurrents qui s’élançaient et se faisaient parfois face en mêlée. Le risque de blessures graves était très important car les chevaux et les cavaliers pouvaient s’entrechoquer de face et très violemment en plein galop.

L’église condamna rapidement ces épreuves de tournois et de joutes. Les Papes s’y opposèrent personnellement dès 1193. Au XIIIe siècle, l’équipement s’améliora, les jouteurs portèrent désormais un grand heaume et le bouclier devint plus petit mais les cavaliers se croisaient sans séparation. Les accidents mortels étaient très nombreux et des règles commencèrent peu à peu à s’instaurer. Les armures de plates firent leur apparition fin XIVe, elles commencèrent à se spécialiser. Les armures de joute étaient plus lourdes et moins articulées que celles de guerre, elles pesaient environ 30 Kg. Un cavalier en armure était parfaitement capable de monter à cheval, il se hissait parfois à partir d’une sorte marchepied et son écuyer l’aidait juste à mettre le pied à étrier car avec un heaume, il était impossible d’avoir une vision rapprochée à moins de deux mètres devant soi lorsque l’on marchait avec. La vision de proximité était très réduite.

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Par sécurité, une barrière, la lice, au long de laquelle galopent les chevaliers en sens inverse est mise en place à la fin du XIVe siècle. Les contre lices apparaissent également, elles évitent au chevaux de faire des écarts une fois lancés dans la lice.

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Les lances sont également sécurisées par un rochet, ce qui les empêche d’entrer dans la vue d’un heaume.

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Contrairement à une idée reçue, l'objectif du jouteur n'était pas de faire chuter son adversaire. Pour être déclaré vainqueur, il fallait briser le plus possible de lances sur l'armure des autres jouteurs. En cas d'égalité, la longueur du morceau brisé permettait de départager les deux chevaliers. La dangerosité de ce sport nécessitait bien des adaptations, tant au niveau des armures qu’au niveau des lances. Elles évoluèrent également et devinrent de plus en plus lourdes avec une garde et une arrière main qui faisait office de balancier.

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Progressivement on ne jouta plus avec un bouclier, mais avec un simple manteau d’armes rivé sur l’épaule gauche. Il était strié pour favoriser la casse de la lance au moment de l'impact.Activité bien moins violente que le tournoi, la joute équestre fut toutefois la cause d'un nombre important de morts et de blessés.


En 1559, c'est au cours d'un double mariage que se produisit un spectacle de bien funeste mémoire. Pour clôturer les festivités, un tournoi eu lieu à Paris. Le roi de France Henri II décida alors d'y participer pour affronter le comte de Montgomery, l'une des plus fines lames de l'époque. La fatalité fit qu'au cours de la troisième passe, la lance de Montgomery, déviée par l'écu d'Henri pénétra sous la visière du casque de celui-ci et lui traversa l'œil. Le roi agonisa dix jours, puis mourut. La reine Catherine de Médicis interdit alors les tournois et les joutes sur le sol français.

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