Voici un article très intéressant que Ice m'a envoyé
L’idée de pipe nous semble inséparable de celle de tabac ; cependant il est parfaitement démontré aujourd’hui que les Romains de l’antiquité connaissaient la pipe, alors que le tabac n’apparut en Europe qu’après la découverte de l’Amérique. Pour certains auteurs, cet appareil à produire la fumée aurait même une origine plus ancienne, et ils n’hésitent pas à parler de pipes préhistoriques.
On a trouvé, en effet, dans le Jura bernois, sur l’emplacement du camp de Châlons, au cours de travaux exécutés à Toul, des pipes en fer qui témoignent d’une technique métallurgique très avancée. Des pipes en terre ont été rencontrées dans les tumuli préhistoriques de Hollande ; on a fait des trouvailles analogues, d’une authenticité indiscutable, en Angleterre, en Écosse, en Allemagne.
Les documents écrits sont avares de renseignements sur l’usage de fumer chez les peuples anciens ; cependant on trouve dans Pline, le passage suivant : « La fumée de la racine sèche de tussilage, lorsqu’on l’aspire au moyen d’un roseau, et qu’on l’avale, passe pour guérir les vieilles toux, pourvu qu’on boive un coup de vin de raisin sec entre chaque aspiration de fumée. »
On peut considérer ces quelques lignes comme la première mention écrite de l’usage de fumer. Le mot pipe, lui-même, qui vient du mot latin pipa, signifiant chalumeau, confirme cette origine.
La fumée, aspirée d’abord comme remède, a pu l’être ensuite par habitude et par plaisir. Un petit vase ajouté au tuyau d’aspiration a formé le tuyau : la pipe était née. On sait quel beau chemin elle a fait dans le monde !
Au moyen âge il existe encore quelques traces de la pipe. Dans le monument de Donogh O’Brien, roi de Thornond (Irlande), qui fut tué en 1267, ce guerrier est représenté couché avec une courte pipe à la bouche. Cette statue bizarre se trouve dans l’abbaye de Corcumare, comté de Clare. - Mystification, dira-t-on ! - Qui sait ?
Un médaillon du XIe siècle, à l’église de Huberville (Manche) porte la figure d’un personnage dont les lèvres tiennent une pipe.
Mosen Fehrer, écrivain catalan, composa en 1276 un long poème sur la conquête de Valence par le roi don Jayme Ier. On y lit, au sujet d’un des capitaines de l’armée chrétienne, Pedro Espigol, dont le nom veut dire lavande, les lignes suivantes : « On dit que la lavande jouit de la propriété de chasser le sommeil, de donner du courage à celui qui la fume, parce qu’elle enlève l’humidité du cerveau. »
Toutes les matières végétales ont été employées pour fumer, comme le dit le baron Oscar de Watteville. « En jetant les yeux sur l’ensemble de notre globe, on s’aperçoit qu’en ce monde ce que l’on fume peut-être le moins c’est le tabac. - Qui est-ce qui en fume ? - Les Européens d’Europe ou d’Amérique. Et que sont-ils en comparaison des millions d’Asiatiques et d’Africains qui emploient l’écorce de saule, les racines de diverses plantes, les champignons vénéneux, la sciure de bois, le jonc, l’opium, le chanvre ! On fume des feuilles de rose, de noyer, de betterave, de maïs ; on fume du thé, du serpolet, de la lavande ; on fume de tout, même du tabac. »
La pipe varie dans sa forme, ses dimensions, sa nature, son ornementation, avec les mœurs des peuples, leurs habitudes, les matériaux dont ils disposent, leurs instincts artistiques.
Le célèbre pipophile que nous citions plus haut, le baron de Watteville, affirmait un jour à Broca que l’examen des pipes d’une race humaine pouvait renseigner sur elle, au moins aussi bien que la craniologie. Il le convainquit à moitié en lui énonçant, avec preuves à l’appui, les deux principes suivants :
1° L’activité d’une race est inversement proportionnelle à la longueur du tuyau de sa pipe ; plus une pipe est courte, plus la race est laborieuse témoin le brule-gueule de nos ouvriers et la pipe à eau des Orientaux dont le tuyau atteint parfois 10 mètres de long. — « Vos soldats sont admirables, disait Canrobert au sultan, au début de la guerre de Crimée ; ils seront parfaits quand ils auront coupé en quatre les tuyaux de leurs pipes ! »
2° Plus une race est économe, plus le fourneau de sa pipe est petit - le fourneau des pipes bretonnes contient à peine quelques grammes de tabac ; les paysans danois bourrent chaque matin une pipe dont le fourneau mesure 22 centimètres de hauteur, qu’ils allument en se rendant au travail, et qui dure toute la journée. C’est le cas ou jamais de répéter, en le modifiant, le célèbre axiome : « Montre-moi ta pipe et je te dirai qui tu es. »
La question de climat influe aussi sur la longueur du tuyau. En France et dans les pays tempérés il ne nous déplaît pas d’avoir la fumée chaude ; dans les contrées chaudes on la fait refroidir avant de la laisser pénétrer dans la bouche. De là l’usage des pipes à eau, connues sous le nom de narquileh, gourgouli, qualyoum etc.
Ces pipes, qui sont parfois de véritables œuvres d’art, comprennent deux vases : l’un, petit, qui sert de fourneau ; l’autre, plus grand, dans lequel on met l’eau aromatisée que traverse la fumée avant de parvenir à la bouche par un long tuyau flexible.
Notre gravure reproduit un très beau narguileh persan supporté, selon l’usage, par un tabouret en bois, incrusté de nacre, dont des découpures en ogive persane forment les entre-pieds. Certains narguilehs du schah de Perse et du sultan valent, dit-on, plus d’un million de francs ; il est juste de dire qu’ils sont ornés de diamants et de pierres précieuses.
En Europe, les pipes en écume de mer, finement sculptées, représentent le maximum du luxe ; elles peuvent atteindre plusieurs milliers de francs (Voir Science Illustrée, t. XIV, p.174. ).
Certaines pipes anciennes en bois sculpté ou en porcelaine ornée de sujets peints, ont également une valeur énorme. Les rares pipes sortant de la manufacture de Sèvres sont, on le conçoit, très disputées dans les ventes.
Une collection de pipes peut même fournir quelques indications sur l’histoire d’un pays. On sait qu’à notre époque un personnage n’est vraiment célèbre que lorsque ses traits sont reproduits sur le fourneau des pipes.
on fume ou pas?
Modérateur : Andrieu Dervenn
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on fume ou pas?
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Re: on fume ou pas?
A l'époque romaine ; les égyptiens fumaient de l'oppium dans des pipes ; tandis qu'à rome on fumait du chanvre ; toujours dans des pipes . C'étaient l'ancêtre du joint xD
Re: on fume ou pas?
Tous des drogués, depuis des centaines d'années !!
Re: on fume ou pas?
les oracles grecques ; c'étaient des vierges défoncées qui disaient " mrugrabaraioshhdjfjfkdeuhd " et les prêtres traduisaient en ce qu'ils voulaient ^^
- Dagi
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Re: on fume ou pas?
Les oracles étaient shootées aux fumées que dégageait le vasque, elles ne fumaient pas au sens propre... Puis, elles bouffaient principalement des saloperies - les fumées étant destinées aux prophéties importantes, la populace devait se satisfaire d'un simple trip sous champis.
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Cave Leo ne veut pas dire Lion des Cavernes...
"Oh, you can't help that," said the Cat: "we're all mad here. I'm mad. You're mad."
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