Les archers Anglais

Trucs, détails et astuces

Modérateur : Andrieu Dervenn

Bohemond

Les archers Anglais

Message non lupar Bohemond » 14 nov. 2011 21:17

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Une grosse partie de l’armée anglaise était constituée d’archers. Suite aux batailles de Crécy, de Poitiers et d’Azincourt, leur efficacité n’est plus à prouver !

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De nombreuses solutions sont essayées par les Français pour neutraliser ces soldats redoutés : mise à pied des combattants montés, augmentation de la surface protégée par des plates dans les armures, protection des chevaux, neutralisation des archers ou création des compagnies d’ordonnances et des francs-archers. Les Français doivent longtemps se résoudre purement et simplement à éviter de combattre les Anglais de front en rase campagne et réorientent leur stratégie vers une guerre de siège, utilisant la Tactique de la terre déserte qui laisse les chevauchées anglaises libres de piller le pays. La stratégie défensive qu’implique l’utilisation de l’arc long est seulement battue en brèche par l’apparition de l’artillerie de campagne : l’armée anglaise est alors décimée à Formigny et à Castillon.

Qui sont-ils ?

Contrairement aux gens de guerre Français qui font partie de la fine fleur de la chevalerie, les archers anglais font partie du peuple.
Ils commençaient à tirer à l’arc très jeune, dès l’âge de sept ans.
Edouard III, roi d’Angleterre, institue des « jeux » obligatoires de tir à l’arc le dimanche après la messe, dont seuls sont exemptés les hommes d’église et de loi.

Le longbow

L’arc long anglais, également appelé longbow ou arc droit, est une évolution de l’arc gallois. Il s’agit d’un arc médiéval très puissant, d’environ 2 mètres de long, très utilisé par les Anglais, à la fois pour la chasse et la guerre.
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Le longbow, taillé dans de l’if, présente la particularité d’être un arc simple, façonné dans un matériau d’une seule pièce, tout en se comportant comme un arc composite. En effet, l’if est mis en forme de telle sorte qu’il comprend une partie d’aubier (au dos) et une partie de cœur (ventral), le duramen. L’aubier travaille en traction et le cœur en compression. Leurs propriétés se complètent et confèrent à cette arme des qualités balistiques bien supérieures aux arcs simples, taillés dans d’autre bois.
La corde est tissée en chanvre et parfois en soie. Son coût compte pour la moitié du coût total d’un arc. Elle est cirée pour être prémunie contre la pluie.
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Les flèches

Les flèches employées avec le longbow sont relativement standardisées, car fabriquées en grande série (il faut pour une campagne entre 400 000 et 800 000 flèches). Elles sont volontairement lourdes (pour augmenter leur capacité de perforation), entre 60 et 80 g au lieu de 20 g pour une flèche moderne. L’empennage est confectionné en plume d’oie et mesure entre 17 et 25 cm.
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Les flèches sont transportées sur des chariots et fournies aux archers par faisceaux ligaturés de 12 ou 24. Le carquois n’est pas fréquent chez les archers anglais du XIVe siècle : le fait de sortir la flèche du carquois prenant trop de temps et ralentissant la cadence de tir, les flèches sont donc plantées à même le sol devant le tireur. Au début du XVe siècle apparaît la trousse, un cylindre de toile cirée ou de cuir fin huilé, dont une extrémité est cousue d’un rond de gros cuir percé de 12 ou 24 trous afin de passer les flèches. Ce carquois très léger permet à la fois de protéger les flèches de l’humidité et aux archers montés de transporter leurs munitions à cheval.
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Pointes de flèches

Pointes bodkin :
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1 - La pointe en feuille de laurier, la forme basique qui existe depuis les celtes.
2 - Pointe de flèches à soie, plusieurs utilités : d'abord la pointe se désolidarise de la hampe une fois dans le corps et en plus cette flèche ne peut être réutilisée par les ennemis.
3 - Avec ergots, plus difficile à enlever
4 - pointes "perce maille", très perforantes
5 - Utilisé dans la marine pour couper les cordages et déchirer les voiles. Efficace aussi contre les charges de chevaux car cela les blesse gravement et les rend incontrôlable.
6 - Flèche à feu. On rempli la cage de matériaux inflammables

Contre l’infanterie peu blindée ou les chevaux, les flèches à pointe large ou à barbillon sont largement plus dévastatrices, même à longue distance. Tirées par milliers, elles ne nécessitent pas d’être très précises et leur portée peut donc être allongée par réduction de l’empennage.

Accessoires

La puissance de l’arc et la technique de tir à 3 doigts imposent le port de gants de cuir. Le modèle type est un demi-gant de cuir fixé au poignet couvrant l’index, le majeur et l’annulaire. Un brassard en cuir, sanglé sur l’avant-bras qui tient l'arc, protège le tireur du véritable coup de fouet produit par la corde après le décochage.
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Cadence de tir

Aux XIVe et XVe siècles, un archer anglais devait pouvoir tirer au moins dix flèches par minute, allant jusqu’à seize tirs ajustés par minute pour les archers expérimentés. Durant la bataille, les archers emportaient avec eux entre 60 et 72 flèches, de quoi durer environ 6 minutes en pleine cadence de tir. Sur le champ de bataille, de jeunes garçons étaient utilisés pour ravitailler les hommes en flèches. Celles-ci étaient posées en vrac devant les archers ou plantées à même la terre. Cette dernière méthode permet de raccourcir au maximum le temps nécessaire pour tirer une flèche. De plus cela contamine la pointe avec des germes telluriques qui augmentent le risque et la gravité d’une infection secondaire à une blessure (ces bactéries anaérobies peuvent être responsables de gangrène gazeuse et en l'absence de soins appropriés de mort par septicémie ).

La cadence de tir des arcs longs anglais est bien supérieure à celle des arbalètes (capables au maximum de tirer quatre fois par minute) ou de n’importe quelle autre arme de jet de l’époque. L’adversaire est alors soumis à une pluie de flèches, ce qui rend efficace un tir à longue portée où la perte de précision causée par la distance est compensée par la quantité de flèches envoyées. Ceci constitue une énorme différence par rapport à l’arbalète qui s’emploie en tir tendu et qui devient forcément moins précise avec la distance. D’autre part, l’arc pouvant facilement être débandé et sa corde mise à l’abri, il est beaucoup moins vulnérable à la pluie qu’une arbalète (ce qui a été décisif, notamment lors de la bataille de Crécy), d’autant que les cordes de nerfs des arbalètes perdent de leur puissance quand elles sont humides, contrairement aux cordes en chanvre des arcs longs qui gagnent en dureté lorsqu’elles sont mouillées.

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edit tiflo : Excellent Bohémond! Beau travail, belle presentation, belle recherche qui vient de plusieurs sources. C'est comme ça que je veux que tu travailles. Encore bravo
:wink:
Jean-pierre Ferenkak

Re: Les archers Anglais

Message non lupar Jean-pierre Ferenkak » 08 déc. 2012 16:28

bien vu sur les archers ! enfin !!!! ont n'est plus des pd, enfin je panse ?? lol 8) 8)
bel article, vulgarisation complête pour ceux qui sont prêt à recevoir du bois avec des pointes au bout, même pas mal, hein !!! :mrgreen:
:wink:
Bohemond

Re: Les archers Anglais

Message non lupar Bohemond » 11 déc. 2012 11:09

l'archerophobie n'a pas sa place ici lol , j'aime bien écrire des dossiers ainsi :) jsuis en train d'en faire un sur le destrier :mrgreen:

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