Calligraphie

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Message non lupar Andrieu Dervenn » 23 janv. 2011 15:30

C'est un plus de savoir écrire en calligraphie mais ça n'est pas primordial pour tenir le stand. Au mieux si vous ne savez pas écrire, c'est l'occasion d'apprendre et vous pourrez aussi donner des explications au gens tant qu'un autre, lui, travaille sur un livre devant le public.

Ce stand va de paire avec celui de l'héraldique, il est intéressant de connaître les deux car ils sont quasi tout le temps présentés ensemble.

Plusieurs sujets sont intéressants à débattre et à expliquer au public :
- L'évolution des support de l'écriture : pierre, sable, cire, papyrus, parchemin, papier de chiffons et papier de pâte de bois.
- L'évolution des police de caractère : antique, onciale, coroline, lombarde, gothique et humaniste. Beaucoup d'anecdotes sont interpelantes pour le public
- Les outils qui servent à l'écriture : volumen et codex, les encres, les plumes et pinceaux...

Ce stand doit être tenu par quelqu'un habillé normalement ou richement mais civil. Pas d'armure et encore moins de pouilleux dans ce stand.
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Re: Calligraphie

Message non lupar Andrieu Dervenn » 23 janv. 2011 16:10

Fabrication du papier (sources de l' Institut Provincial Arts et Métiers de Nivelles.)


Historique.
L’écriture. Dans les temps préhistoriques, c’est par la peinture, le dessin, la gravure que l’homme assouvit son besoin d’expression.Les grottes de Lascaux en Dordogne et d’Altamira en Espagne, aux murs couverts d’admirables peintures rupestres, sont les premiers témoins que nous ayons retrouvé du don de figuration que possédaient nos ancêtres. Ces procédés étaient longs et demandaient de grandes surfaces. En stylisant les dessins, on arriva à concevoir des signes symboliques. Les hiéroglyphes égyptiens ou les idéogrammes chinois en sont des exemples. L’écriture était née.
Les Sumériens, les Phéniciens, puis les Grecs et les Romains modifièrent et simplifièrent cette écriture pour arriver à notre alphabet.

Les supports de l’écriture avant le papier.
Parti de la pierre, puis de l’argile, l’homme avait cherché une matière plus transportable et plus facile à travailler. Le cuivre et le plomb, des plaquettes recouvertes de cire, des coquillages, les feuilles et l’écorce de certains arbres, des étoffes furent tour à tour utilisés. Pendant toute l’Antiquité et jusqu’à la fin de l’Empire romain, le papyrus fournit le support de l’écriture. Ce sont les Egyptiens qui eurent l’idée de tirer parti du papyrus, plante aquatique haute de 2 à 4 mètres, abondant sur les bords du Nil, et en Sicile dans la région de Syracuse. Pour la fabrication des feuilles de papyrus, on sélectionnait les plus fortes tiges que l’on tronçonnait sur une longueur de 60 à 70 cm.
L’écorce enlevée, on séparait à l’aide d’une lame mince les cloisons fibreuses se présentant sous forme de fines lamelles très résistantes, qui augmentaient de finesse et de blancheur en se rapprochant du centre. On étendait alors ces bandelettes côte à côte sur une pierre plate, humectée d’eau du Nil qui tenait lieu de colle. Cette première couche était homogénéisée avec une spatule, puis une deuxième couche était appliquée à angle droit par rapport à la première. Humectée par l’eau du fleuve, l’ensemble était martelé pendant une heure ou deux, jusqu’à l’amalgamation complète. La feuille après avoir été pressée, était séchée au soleil, polie avec un caillou rond et rognée. Le côté où les bandes se présentaient horizontalement s’appelait le « recto » et servait à l’écriture, l’autre côté s’appelait « verso ».
Après un léger encollage, on pouvait écrire sur le support ainsi préparé et le conserver très longtemps. En joignant bord à bord une vingtaine de ces feuilles, on formait un « scapus » (main), plusieurs scapi formaient un « volume ». Les Grecs et les Romains, par économie, utilisèrent à côté du papyrus, des tablettes de bois, d’ivoire, de plomb et de cire.

D'après Pline l'Ancien, le roi de Pergame aurait introduit son emploi au IIe siècle av. J.-C. à la suite d'une interdiction des exportations de papyrus décrétée par les Égyptiens, qui craignaient que la bibliothèque de Pergame surpassât celle d'Alexandrie[1].

Ainsi, si des peaux préparées avaient déjà été utilisées pendant un ou deux millénaires, le « parchemin » proprement dit (mot dérivé de pergamena, « peau de Pergame ») a été perfectionné vers le IIe siècle av. J.-C. à la bibliothèque de Pergame en Asie Mineure.
Les peaux animales (de chèvre, de mouton, de veau, de porc ou d'agneau) subissent un traitement pour devenir imputrescibles. Elles sont dégraissées et écharnées pour ne conserver que le derme. Par la suite elles sont trempées dans un bain de chaux, raclées à l'aide d'un couteau pour ôter facilement les poils et les restes de chair et enfin amincies, polies et blanchies avec une pierre ponce et de la poudre de craie. Une fois la préparation achevée, on peut distinguer une différence de couleur et de texture entre le "côté poil" (appelé également "côté fleur") et le côté chair. Cette préparation permet ainsi l'écriture sur les deux faces de la peau. Selon l'animal, la qualité du parchemin varie (épaisseur, souplesse, grain, texture, couleur…).

Le parchemin est découpé en feuilles. Ces dernières peuvent être assemblées sous différentes formes :

* le volumen est un ensemble de feuilles cousues les unes aux autres et forme un rouleau (utilisé jusqu'au IVe-Ve siècle). On le retrouve encore très souvent au XVe siècle par exemple en Bretagne, pour servir à la longue rédaction des procès,
* le codex (utilisé à partir du Ier-IIe siècle), est un ensemble de feuilles cousues en cahiers et peut être considéré comme l'ancêtre du livre moderne.

Les parchemins en peau de veau mort-né, d'une structure très fine, sont appelés vélins. Ils diffèrent des parchemins par leur aspect demi-transparent. Ils sont fabriqués à partir de très jeunes veaux, les plus beaux et les plus recherchés provenant en général du fœtus. Certains parchemin en peau d'êtres humains auraient été fabriqués, mais cela reste à démontrer.

Le parchemin est un support complexe à fabriquer, cher, mais extrêmement durable. Si les papiers habituels jaunissent en quelques années, on trouve aux archives nationales quantité de parchemins encore parfaitement blancs, et dont l'encre est parfaitement noire. Aussi, il offre l'avantage d'être plus résistant et permet le pliage. Il fut le seul support des copistes européens au Moyen Âge jusqu'à ce que le papier apparaisse et le supplante. À la fin du XIVe siècle, il est utilisé essentiellement pour la réalisation de documents précieux, d'imprimés de luxe ou encore pour réaliser des reliures.
Vélin datant de 1638

Support onéreux, on évitait de le gaspiller. Aussi, on réparait les peaux abîmées avec du fil et on réutilisait les vieux parchemins après que l'écriture en avait été grattée : on les appelle les palimpsestes.
Même s’il avait définitivement remplacé le papyrus en Europe, le parchemin restait une matière rare et coûteuse, ce qui en limitait les bénéficiaires. Heureusement une nouvelle invention venant de chine allait remédier à cette carence.

Origine du papier.
On attribue à Tsai-Lun, conseiller et ministre de l’Empereur Ho-Tin, l’invention du papier. En réalité, Tsai-Lun améliora et codifia « l’art de faire le papier », qui en réalité doit être rattaché au nom du général Mong-Tian qui vivait trois siècles plus tôt.
En l’an 105 de notre ère, il avait imaginé de séparer les fibres de vieux chiffons, de vieux cordages ou de différentes matières végétales : chanvre, pousses de bambou, écorces de mûriers, paille de riz, etc., de faire pourrir cette matière, puis l’écraser sous un pilon dans un mortier. La pâte ainsi obtenue était diluée dans une grande auge remplie d’eau. Avec un rideau formé de fines baguettes de bambou (forme) que l’on plongeait une ou deux fois pour le papier mince, cinq ou six fois pour les papiers épais, on extrayait de la matière. Les feuilles retirées de ces formes étaient mises à sécher sur de grandes surfaces polies, chauffée comme des fours.

La route du papier
Jaloux de leur découverte, les Chinois gardèrent pendant des siècles le secret de leur procédé. Sauf le Japon, qui avait des rapport avec la Corée, et qui connut le papier dès le troisième siècle, cette industrie resta localisée en Chine jusqu’au huitième siècle. Lors de la bataille de Samarkand dans le Turkestan, en 751, entre les Arabes et les Chinois, ces derniers battus, laissèrent aux mains des vainqueurs, de nombreux prisonniers parmi lesquels des papetiers, qui furent obligés d’exercer leur métier. La civilisation arabe alors très florissante, allait répandre cette industrie dans les territoires qu’elle occupait. Après l’Inde, le Moyen-Orient, l’Egypte, le papier fit son apparition en Afrique du nord, puis en Europe, par la Sicile, puis l’Espagne ( Cadix, Séville, Jativa et Xativa ) alors occupée par les Arabes. De Sicile, le papier avait gagné l’Italie ( Fabriano), d’autre part, des Croisés français, fait prisonniers à la bataille de Mansourah, connurent les travaux forcés et furent utilisés dans des moulins à papier. Revenus en France, aidés en cela par la pénétration venant d’Espagne, ils répandirent cette industrie dans tout le pays. En Belgique, le premier moulin à papier fut installé par les moines de Sept-Fontaines en 1401. Un Second sera bientôt installé à Huy en 1405 par Jean l’Espagnol. Le papier sera bientôt connu dans toute l’Europe et même en Amérique grâce aux conquêtes espagnoles et aux émigrés. Néanmoins, les deux principales sources de cellulose sont : le papier recyclé et le bois. Le coton présent dans les chiffons est utilisé pour le papier de qualité comme pour les billets de banque.

Pour la fabrication du papier à l’époque, deux choses étaient primordiales :
Une rivière au cours assez vif pour actionner la roue du moulin (éventuellement création de biefs en dérivation) et une eau particulièrement pure pour alimenter les piles et les cuves ;
Un personnel formé par la tradition, au tour de main habile obtenu par une longue pratique.

Les matières premières étaient : -
Des chiffons : Lin, chanvre, coton, vieux cordages.
Des produits de complément (adjuvants) pour la charge et le collage : kaolin, talc, chaux, sulfate d’alumine, colles animales ou gélatines. On commençait par trier et classer les chiffons par qualités. Venait ensuite le délissage et le dérompage, qui consistait à éliminer les agrafes et autres corps étrangers, et à découper les chiffons en morceau de la grandeur d’une main.
Ces morceaux étaient lavés pour éliminer les graisses et impuretés, ils passaient alors au pourrissoir où, en présence de chaux, ils marinaient durant un temps soigneusement étudié (2 à 3 semaines) pour rendre plus faciles les opérations suivantes.
Les chiffons étaient alors portés aux pilons, pour la délicate opération du défibrage, destinée à produire la pâte à papier.
Ces pilons étaient d’immenses maillets montés par batterie de 3 ou 4 sur une sorte d’arbre de transmission garni de cames et actionné par la roue à aubes du moulin.
Ces maillets étaient garnis de pointes de métal pour les premiers (défileurs) et d’une plaque de métal pour les derniers (affleureurs).
L’arbre en tournant soulevait alternativement chaque maillet, puis le laissait retomber de tout son poids sur le fond de la pile où se trouvaient les chiffons baignant dans l’eau, jusqu’à l’obtention d’une pulpe très fine.
La pâte, soigneusement préparée, passait alors à la cuve où elle était diluée et maintenue à température constante (40 à 60°).
« L’ouvreur » ou « puiseur » y plongeait la forme, espèce de cadre en bois dont le fond était une sorte de tamis de la grandeur de la feuille à obtenir
En la relevant, il lui imprimait un mouvement de balancement destiné à croiser les fibres et bien laisser égoutter la pâte.
Il passait la forme au « coucheur » qui la renversait pour faire tomber la feuille encore humide sur un feutre et la recouvrait d’un autre feutre, et répétait l’opération jusqu’à l’obtention d’une pile de 25 à 50 feuilles (porse).
La porse était déposée sur une presse à vis pour en éliminer l’excès d’eau. Le « leveur » détachait les feuilles une à une et les portait au séchoir pour les faire sécher à l’air.
Le papier une fois séché était collé (ou non suivant le cas) avec de la colle animale ou de la gélatine par plongée de plusieurs feuilles à la fois dans le bain par le « colleur », puis remis à sécher, il était ensuite lissé à l’aide d’une pierre biseautée
Les feuilles étaient alors triées, comptées et mises en rames pour l’expédition. La plupart des feuilles étaient filigranées. Ce filigrane était très important, car il indiquait la qualité, la provenance et le format du papier. Dans la partie en relief du dessein, l’épaisseur de la pâte est moindre, et en regardant par transparence, on voit le dessin en clair.

Vers 1670, les fabricants hollandais inventèrent les cylindres. Ces cylindres garnis de lames métalliques tournaient dans une cuve au-dessus d’une platine également munie de lames.
Les piles hollandaises permettaient la fabrication de papier plus blanc et de meilleure qualité, en 3 fois moins de temps qu’avec les maillets.
En 1798, un Français, Nicolas Louis Robert, inventa la machine «en continu », qui consistait en une toile sans, placée au-dessus d’une cuve, d’où une roue à palettes extrayait la pâte et l’y déposait. Le tout était actionné par une manivelle tournée à la main.
Cette machine fut améliorée par Didot St Léger avec l’aide d’ingénieurs anglais dont un certain « Foudrinier ». Les premières machines industrielles sortirent vers 1803-1804, mais ne prendront leur forme définitive que vers le milieu du 19ème siècle.

L’invention de l’imprimerie par Gutenberg en 1436, tout en vulgarisant la culture, provoqua une très forte augmentation de la consommation du papier.
Il n’y eut donc plus assez de chiffons, et on essaya d’autres matériaux (feuilles des arbres, orties, paille, etc.).Un moulin à papier de Bruxelles utilisa même la sciure de bois.
Mais c’est en Allemagne qu’un nommé Keller mis au point la fabrication du papier à partir du bois (1840).

Cette nouvelle matière, plus l’introduction de la machine à vapeur, fit faire un énorme bond en avant à la papeterie à partir de 1860-1870 et la croissance continue encore à l’heure actuelle.
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Re: Calligraphie

Message non lupar Andrieu Dervenn » 03 mai 2011 08:20

Euhh Tan, faut mettre dans le bon endroit! :D

Le pinceau est utilisé généralement pour la décoration des manuscrits.

Cet instrument, d'utilisation très ancienne, apparaît au III° siècle avant Jésus-Christ en Chine. C'est le général MENG TIAN DE QI qui aurait confectionné le premier pinceau selon un procédé simple de fabrication :

prendre un morceau de bois mort pour le manche,
y adapter des poils de daim pour le coeur de la touffe,
recouvrir ceux-ci par des poils de mouton pour former une coiffe."
Des pinceaux de toutes sortes ont alors été fabriqués: en poil de loup, de chèvre, de lièvre, de cheval.
En Europe, on a repris cette invention. Le pinceau en poil d'écureuil a eu la préférence des enlumineurs pour sa précision et sa vigueur.

source ;http://www.ac-orleans-tours.fr/lettres/pedag/chev-lion/livre2bis.html
Tan

Re: Calligraphie

Message non lupar Tan » 08 sept. 2011 19:40

histoire de la plume

Les plumes sont faites à partir de plumes d'oiseaux. Si aujourd'hui on ne parle plus que de plume d'oie, les plumes de corbeau, de coq de bruyère et de canard étaient utilisées pour l'écriture fine et les plumes de vautour et d'aigle pour l'écriture à traits larges. La plume d'oie (d'oiseau) est connue des romains (première mention écrite sur des parchemins et papyrus au IVe siècle1) mais ils lui préfèrent le calame et elle ne s'impose qu'à partir du Ve siècle après J.-C. Elle dominera tout le Moyen Âge et la période classique : le bout de la penne est durci par chauffage puis taillé en bec pour retenir la goutte d'encre, le porte-plume est la penne elle-même. Elle disparaît pratiquement à la fin du XIXe siècle.
La plume métallique apparaît dans l'Antiquité - plumes de cuivre en Égypte, plume de bronze à Rome, plumes d'or et d'argent au Moyen Âge - et tente de compenser le défaut de la plume d'oie dont la pointe s'use vite en grattant le papier (des pointes de plumes en corne ou en écaille de tortue font également cette tentative) mais sa mauvaise souplesse et sa mauvaise tenue à la corrosion provoquée par l'encre ne lui permet pas de la détrôner et elle reste un objet d'artisanat et de curiosité1.
Seule l'apparition de nouveaux aciers ayant la résistance et la souplesse nécessaire lui permettra de conquérir le monde. Ces premiers aciers sont produits à Birmingham vers 1820 et dès 1835 les plumes métalliques anglaises commencent à s'exporter dans le monde entier pour remplacer la plume d'oie et le calame. En 1827, Petrache Poenaru brevette à Paris, la plume portable sans fin, qui s'alimente elle-même avec de l'encre, précurseur du stylo-plume d'aujourd'hui.

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Re: Calligraphie

Message non lupar Andrieu Dervenn » 13 sept. 2011 08:56

alexlat510 a écrit :je viens de trouver un doc qui trainait chez moi ;

pour l’exemple de la toxicité des couleurs on peut rajouter le rouge qui était fais a partir d'oxyde d'arsenic ou d'oxyde de mercure


cool mais il faut savoir quel rouge? le nom de cette couleur? car mon rouge est fait de garence et ça c'est une fleur non toxique
Tan

Re: Calligraphie

Message non lupar Tan » 13 sept. 2011 13:35

alors pour le 'réalgar ' ( ca doit etre un type de rouge ) c'est du sulfure d'arsenic
et le vermillon sulfure de mercure
et pas de l'oxyde comme j'ai écrit ci dessus :mrgreen:
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Re: Calligraphie

Message non lupar Andrieu Dervenn » 27 sept. 2011 10:10

Ah ! La ponctuation ! Comme cela exaspère ! Ou… Au contraire, comme elle sied bien à la compréhension de ce qui pourrait être illisible et totalement inaccessible à la logique humaine et surtout follement essoufflant sans cette petite virgule… Fort à propos ! D'ailleurs, qui n'a pas failli mourir au moins une fois, charrié, bousculé, épuisé, à la lecture d'une envolée proustienne ? Une phrase, huit pages et hop là ! Suffit de suivre l'histoire...

Évidemment, la ponctuation n'est pas née en même temps que les signes graphiques. Les langues, dans toute l'Europe, se sont raffinées au cours des siècles mais leurs premières manifestations se couchaient, tout d'un trait, sur un papier sans qu'aucune interruption n'intervienne dans le débit des mots. Les textes se déroulaient comme d'interminables rubans de lettres, sans majuscules, sans distinction de paragraphe, sans possibilité d'aparté. Il fallait comprendre tout d'un bloc et sans doute relire plusieurs fois le manuscrit afin de lui octroyer un sens plutôt qu'un autre.

Il semble que ce soit au cœur de la grande bibliothèque d'Alexandrie que la volonté d'une ponctuation ait pris forme sous la tutelle de trois grammairiens successifs, pendant le 3e et le 2e siècle av. J.-C. : Zénodote, Aristophane de Byzance et Aristarque. On leur doit, selon les historiens, la division en chapitres, certains accents ainsi que les trois points, signes fondateurs de la ponctuation. Le premier de ces points, nommé le Point Parfait, se plaçait après la dernière lettre, dans le coin supérieur, et indiquait que la phrase portait un sens complet. Le second point, appelé le Sous-Point, se trouvait quant à lui, dans le coin inférieur suivant la dernière lettre et correspondait, en quelque sorte, au point final actuel. Enfin, le troisième point, aussi dit le Point Médian, se situait à mi-hauteur après la dernière lettre et faisait office de point-virgule.

Malgré ces efforts pour rendre au lecteur une langue plus aérée, plus intelligible, les copistes boudèrent ces réformes et c'est plutôt à travers le latin que s'instaura un système de ponctuation au 4e siècle ap. J.-C. Saint-Jérôme en fut l'instigateur. Il reprit les trois points des bibliothécaires d'Alexandrie et ajouta une division aux textes en les affichant en colonnes, ce qui permettait de donner un sens distinct aux colonnes, chaque colonne exprimant une idéologie différente. Il intégra également quelques signes à la langue pour identifier clairement des parties de phrase ainsi que les incises.

On ne sait trop à qui l'on doit l'idée des espaces entre les mots, les blancs, mais cette innovation, devenue courante au 7e siècle ap. J.-C. rendra la lecture possible à un plus grand nombre d'individus. Séparer les mots, c'était déjà leur reconnaître une individualité et ainsi renforcer leur sens.

On doit aussi souligner l'emploi de la majuscule par les moines copistes et les enlumineurs, qui l'introduisirent dans les manuscrits pour orner le commencement des chapitres. Ils intégrèrent le pied de mouche, par ailleurs, afin de forcer l'attention sur un sens ou un élément particulier du texte.

En l'an 1434, lorsque l'imprimerie apparut, les conventions linguistiques allaient changer. Parce qu'il fallut codifier la typographie, on inséra peu à peu des signes de ponctuation. Le point, la virgule et les deux-points devinrent les indications en usage. Il fallut cependant attendre encore cent ans, en 1533, pour que la majuscule fasse son entrée dans l'univers typographique, suivie de l'apostrophe. Le point d'exclamation, issu des effervescences langagières de Florence, serait né à peu près à la même époque.

Parce que l'imprimerie permettait tant de possibilités, autant en terme d'impressions qu'en terme de diffusion, les copistes, malgré de remarquables talents d'artiste, cédèrent inévitablement la place aux typographes. Or ces derniers comprirent l'importance de rendre les textes plus clairs. De nouveaux signes apparurent alors, sous la dictature des typographes et un traité, celui de Dolet, fut agréé, en 1540, comme étant le référant absolu en matière de ponctuation. Déjà, on pouvait y voir le point, la virgule, les deux-points, le pied de mouche, le point d'exclamation, les parenthèses, les alinéas, la croix, le point d'interrogation, l'astérisque ainsi que des pictogrammes tels que la petite main, le losange, le soleil, la lune.

Ces codes ne firent évidemment pas l'unanimité et plusieurs auteurs ne les respectèrent jamais. Comme on ne leur accordait alors qu'une valeur de pondération respiratoire, on s'en moquait comme de sa chaussette trouée... Cependant, vers la fin du 18e siècle, le grammairien Nicolas Beauzée, convaincu de l'importance que la ponctuation pouvait apporter au sens d'un énoncé, réussit à en prouver la valeur syntaxique. Un engouement pour la ponctuation grammaticale découla de cette observation et les éditeurs tombèrent dans une sorte d'intégrisme de la ponctuation, ce qui les poussa même à corriger et à ponctuer avec exagération, de sorte qu'ils sabotèrent le sens d'origine de nombreux textes qu'on leur confia durant cette époque.

Aujourd'hui, la ponctuation, réglementée, encadrée par les différents traités de grammaire agréés, ne lèse plus personne, sinon quelques étudiants réfractaires. Elle est évolutive et permet aussi quelques transgressions, au nom de l'art et de la libre expression. Enjolivée par les pictogrammes d'Internet et les nouvelles significations qu'on lui présume via les moyens de communication actuels (e-mail, chat, langage sms, etc.), la ponctuation est toujours dans le coup, malgré tous les maux de tête qu'elle peut causer, notamment dans les dictées de monsieur Pivot ;)

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