La balade des pendus!

Divers, fourre-tout au sujet du Moyen Age

Modérateur : Andrieu Dervenn

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Mariotte
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La balade des pendus!

Message non lupar Mariotte » 27 mai 2008 17:39

Frères humains qui après nous vivez
N'ayez les coeurs contre nous endurciz,
Car, ce pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz.
Vous nous voyez ci, attachés cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéca devorée et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s'en rie:
Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre!

Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir desdain, quoy que fusmes occiz
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas le sens rassiz;
Excusez nous, puis que sommes transsis,
Envers le filz de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale fouldre
Nous sommes mors, ame ne nous harie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

La pluye nous a débuez et lavez,
Et le soleil desséchez et noirciz:
Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez
Et arraché la barbe et les sourciz.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
Puis ca, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charie,
Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre.
Ne soyez donc de nostre confrarie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

Prince Jhésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie:
A luy n'avons que faire ne que souldre.
Hommes, icy n'a point de mocquerie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

François Villon

Je vous invite à placer sur se poste des textes ou extraits de textes écrits durant toute la période médiéval, en ancien et moyen français, qu'importe... cela pourrait être un bon plan pour les idées de contes!!!
HALT SUNT LI PUI!!! AOI
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Message non lupar Dagi » 28 mai 2008 09:01

Ballade des Menus Propos (Villon)

Je connois bien mouches en lait,
Je connois a la robe l'homme,
Je connois le beau temps du laid,
Je connois au pommier la pomme,
Je connois l'arbe a voir la gomme,
Je connois quand tout est de mêmes,
Je connois qui besogne ou chomme,
Je connois tout, fors que moi mêmes.

Je connois pourpoint au collet,
Je connois le moine a la gonne,
Je connois le maître au valet,
Je connois au voile la nonne,
Je connois quand pipeur jargonne,
Je connois fous nourris de cremes,
Je connois le vin a la tonne,
Je connois tout, fors que moi mêmes.

Je connois cheval et mulet,
Je connois leur charge et leur somme,
Je connois Biatris et Belet,
Je connois jet qui ombre et somme,
Je connois vision et somme,
Je connois la faute des Boemes,
Je connois le povoir de Rome,
Je connois tout, fors que mois mêmes.

Prince, je connois tout en somme,
Je connois coulourés et blêmes,
Je connois mort qui tout consome,
Je connois tout, fors que moi mêmes.


Ballade des Proverbes (Villon)

Tant gratte chevre que mal gît,
Tant va le pot a l'eau qu'il brise,
Tant chauffe on le fer qu'il rougit,
Tant le maille on qu'il se debrise,
Tant vaut l'homme comme on le prise,
Tant s'éloigne il qu'il n'en souvient,
Tant mauvais est qu'on le déprise,
Tant crie l'on Noel qu'il vient.

Tant parle on qu'on se contredit,
Tant vaut bon bruit que grace acquise,
Tant promet on qu'on s'en dédit,
Tant prie on que chose est acquise,
Tant plus est chere et plus est quise,
Tant la quiert on qu'on y parvient,
Tant plus commune et moins requise,
Tant crie l'on Noel qu'il vient.

Tant raille on que plus on en rit,
Tant dépent on qu'on n'a chemise,
Tant est on franc que tout y frit,
Tant vaut « Tiens! » que chose promise,
Tant aime on Dieu qu'on suit l'Eglise,
Tant donne on qu'emprunter convient,
Tant tourne vent qu'il chet en bise,
Tant crie l'on Noel qu'il vient.

Tant aime on chien qu'on le nourrit,
Tant court chanson qu'elle est apprise,
Tant garde on fruit qu'il se pourrit,
Tant bat on place qu'elle est prise,
Tant tarde on que faut l'entreprise,
Tant se hâte on que mal advient,
Tant embrasse on que chet la prise,
Tant crie l'on Noel qu'il vient.

Prince, tant vit fol qu'il s'avise,
Tant va il qu'après il revient,
Tant le mate on qu'il se ravise,
Tant crie l'on Noel qu'il vient.


La contenance de table (Anonyme) - mode d'emploi

S’a table te veulz maintenir,
Honnestement te dois tenir
Et garder les enseignemens
Dont cilz vers sont commancemens.
Chacun doit estre coutumiers
De penser des povres premiers,
Car li saoul si ne scet mi
Comme le jeün a dure vie.
A vïande nulz main ne mette
Jusques la beneisson soit faitte.
Ne t’assiez pas, je te conseille,
Se bien ne sces que l’en le vueille.
Ne mangue mie, je te commande,
Avant que on serve de vïande,
Car il sembleroit que tu feusses
Trop glout, ou que trop fain eüsses.
Du pain que mis as en ta bouche,
A ton escuelle point n’atouche.
Ongles polis et nais les dois
Ayes, ainsi tenir te dois
Qu’aux compaignons ne soit grevance,
Ne autres ne facent nuissance.
Viande au sel de la salliere
N’atouche, c’est laide maniere.
Tes narilles fourgier ne vueilles
De tes doies, ne tes oreilles.
De ton coustel tes dens ne feurges
Et, quant tu mengües, n’espeurges.
Ne craiche par dessus la table,
Car c’est chose desconvenable.
En ton escuelle ne doit estre
Ta cueillier fors quant te dois paistre.
S’on t’a osté ton escuelle,
Garde toy bien, ne la rappelle.
De ... te garde et met paine,
Car c’est chose trop villaine.
Quant tu mengües bien te guette,
Sur table ton coute ne mette.
Vuiddier et essever memoire
Aies ta bouche, quant veulz boire,
Car descort naistre en pourroit
Dont la compaignie s’en deuldroit.
Garde toy bien, en toutes guises,
Viandes au mengier ne desprises.
Et quant tu te siés au mengier,
Garde toy bien de laidengier,
Ains fais grande chiere et grant joye,
Ne ne parle par quoy l’en loye.
Quant au mengier mains parleras,
Plus paisiblement t’en yras.
Cellui qui courtoisie a chier,
Ne doit pas ou bacin crachier,
Lors que sa bouche ou ses mains leve,
Ains mette hors qu’aucun ne greve.
La table ostée, mains lavez,
Puis buvez bon vin, se l’avez.
A Dieu soit gloire, a Dieu soit grace,
Qui de noz cuers pechiez defface,
Et anime fidelium
Requiescant in gaudium.

Et, pour le fun : Formule magique de Mersebourg - Guérison du cheval

Phol ende uuodan
uuorun zi holza.
du uuart demo balderes uolon
sin uuoz birenkit.
thu biguol en sinthgunt,
sunna era suister;
thu biguol en friia,
uolla era suister;
thu biguol en uuodan,
so he uuola conda:

sose benrenki,
sose bluotrenki,
sose lidirenki:
ben zi bena,
bluot zi bluoda,
lid zi geliden,
sose gelimida sin.


(Phol et Odin
chevauchaient dans les bois,
Lorsque le poulain de Phol
se foula la jambe.
Un sort lui fut jeté par Sinthgunt,
et sa sœur Sunna.
Un sort lui fut jeté par Freyja,
et sa sœur Volla.
Un sort lui fut jeté par Odin,
comme lui seul le savait :

Que soit un os foulé,
Que soit le sang coulé,
Que soit le membre foulé :
Os à os,
Sang à sang,
Membre à membre,
Comme s'ils étaient collés.)
SIT VIS VOBISCUM
Cave Leo ne veut pas dire Lion des Cavernes...
"Oh, you can't help that," said the Cat: "we're all mad here. I'm mad. You're mad."
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Message non lupar Dagi » 28 mai 2008 09:13

Je vous aime, je vous desir (Othon de Grandson)

Je vous aime, je vous desir,
Je vous vueil doubter et servir,
Je suy vostrë ou que je soye,
Je ne puis sanz vous avoir joye,
Je puis par vous vivre et morir.

Onques si fort ne vous amay,
Onques tant ne vous desiray
De tout entier le cuer de moy.
Vostre lige suy et seray,
Jamaiz autre ne serviray,
Je le vous jure par ma foy.

Loyal amour me fait sentir,
En penser et en souvenir,
Plus que onques senti n’avoye,
Car il n’est riens que sanz vous voye
En quoy mon cuer prengne plaisir.

Je vous aime, je vous desir,
Je vous vueil doubter et servir,
Je suy vostrë ou que je soye,
Je ne puis sanz vous avoir joye,
Je puis par vous vivre et morir.

S’il ne vous plaît que j’aille mieux (Othon de Grandson)

S’il ne vous plaist que j’aye mieulx,
Je prendray en gré ma tristesse.
Mais, par Dieu, ma plaisant maistresse,
J’amasse plus estre joyeux !

De vous suy si fort amoureux
Que mon cuer de crier ne cesse.
S’il ne vous plaist que j’aye mieulx,
Je prendray en gré ma tristesse.

Bele, tournez vers moy voz yeulx
Et veez en quele tristesse
J’use mon temps et ma jeunesse
Et puis faites de moy vos jeux,
S’il ne vous plaist que j’aye mieulx.
SIT VIS VOBISCUM
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Message non lupar Dagi » 28 mai 2008 09:30

Attention, texte très long! :wink: (par contre une pièce toute faite!)

Monologue du Franc Archier de Baignollet

C’est à meshuy! J'ay beau corner!
Or ça, il s'en fault retourner,
Maulgré ses dentz, en sa maison
Si ne vis-je pieça saison
Où j’eusse si hardy couraige
Que j'ay! Par la morbieu! j'enraige
Que je n'ay à qui me combatre...
Y a-il homme qui à quatre,
Dy-je, y a-il quatre qui vueillent
Combatre à moy? Se tost recueillent
Mon gantelet; vela pour gaige!
Par le sang bieu! je ne crains paige,
S'il n'a point plus de quatorze ans.
J'ay autresfoys tenu les rencz,
Dieu Mercy! et gaigné le prix
Contre cinq Angloys que je pris,
Povres prisonniers desnuez,
Si tost que je les euz ruez.
Ce fust au siège d'Alençon.
Les troys se misrent à rançon,
Et le quatriesme s'enfuyt.
Incontinent que l'autre ouyt
Ce bruit, il me print à la gorge.
Se je n'eusse crié: Sainct George!
Combien que je suys bon Françoys,
Sang bieu! il m'eust tué ançoys
Que personne m'eust secouru.
Et quand je me senty feru
D'une bouteille, qu'il cassa
Sur ma teste: « Venez ça, ça!
Dis-je lors. Que chascun s'appaise!
Je ne quiers point faire de noise,
Ventre bieu! et buvons ensemble.
Posé soit ores que je tremble,
Sang bieu! je ne vous crains pas maille. »

(Cy dit ung quidem, par derrière les gens:

Coquericoq!)


Qu'esse cy? J'ay oüy poullaille
Chanter chez quelque bonne vieille;
Il convient que je la resveille.
Poullaille font icy leurs nidz!
C'est du demourant d'Ancenys,
Par ma foy! ou du Champ-Toursé...
Helas! que je me vis coursé
De la mort d'ung de mes nepveux!
J'euz d'ung canon par les cheveux,
Qui me vint cheoir tout droit en barbe;
Mais je m'escriay: « Saincte Barbe!
Vueille-moy ayder à ce coup,
Et je t'ayderay l'autre coup! »
Adonc le canon m'esbranla,
Et vint ceste fortune-là
Quand nous eusmes le fort conquis.
Le Baronnet et le Marquis,
Craon, Cures, l'Aigle et Bressoire,
Accoururent pour veoir l'histoire;
La Rochefouquault, l'Amiral,
Aussi Beuil et son attirail,
Pontièvre, tous les capitaines,
Y deschaussèrent leurs mitaines
De fer, de paour de m'affoler,
Et si me vindrent acoler
A terre, où j'estoye meshaigné,
De paour de dire: « Il n'a daigné! »
Combien que je fusse malade,
Je mis la main à la salade,
Car el m'estouffoit le visaige.
« Ha! dist le Marquis, ton oultraige
Te fera une foys mourir! »
Car il m'avoit bien veu courir,
Oultre l'ost, devant le chasteau.
Hélas! j'y perdy mon manteau,
Car je cuidoye d'une poterne
Que ce fust l'huys d'une taverne.
Et moy tantost de pietonner,
Car, quand on oyt clarons sonner,
Il n'est courage qui ne croisse.
Tout aussitost: « Où esse? Où esse? »
Et, à brief parler, je m'y fourre,
Ne plus ne moins qu'en une bourre.
Si ce n'eust esté la brairie
Du costé devers la prairie,
De nos gens, qui crioient trestous,
Disant: « Pierre, que faictes-vous?
N'assaillez pas la basse court
Tout seul! » je l'eusse prins tout court,
Certes; mais c'eust esté outraige.
Et se ce n'eust esté ung paige
Qui nous vint trencher le chemin,
Mon frère d'armes Güillemin
Et moy, Dieu lui pardoint, pourtant!
Car, quoy? il nous en pend autant
A l'oeil, eussions, sans nulle faille,
Frappé au travers la bataille
Des Bretons; mais nous apaisames
Nos couraiges et recullames...
Que dy-je? non pas reculer,
Chose dont on ne doibt parler...
Ung rien, jusque au Lyon d'Angiers.
Je ne craignoye que les dangiers,
Moy; je n avoye paour d'aultre chose.
Et quand la bataille fut close,
D'artillerie grosse et gresle
Vous eussez ouy, pesle-mesle:
Tip, tap, sip, sap, à la barrière,
Aux esles, devant et derrière.
J'en eus d'ung parmy la cuirace.
Les dames qu'estoient en la place
Si ne craignoyent que le couillart.
Certes, j'estoye ung bon paillart;
J'en avoye ung si portatif,
Se je n'eusse esté si hastif
De mettre le feu en la pouldre,
J'eusse destruit et mis en fouldre
Tout quanqu'avoit de damoiselles.
Il porte deux pierres jumelles,
Mon couillart: jamais n'en a meins.
Et dames de joindre les mains,
Quand ilz virent donner l'assault.
Les ungs se servoyent du courtault
Si dru, si net, si sec que terre.
Et puis, quoy? parmy ce tonnerre,
Eussez ouy sonner trompilles,
Pour faire dancer jeunes filles
Au son du courtault, haultement.
Quand j'y pense, par mon serment!
C'est vaine guerre qu'avec femmes;
J'avoye toujours pitié des dames.
Veu qu'ung courtault tresperce ung mur,
Ilz auroyent le ventre bien dur,
S'il ne passoit oultre... Pensez
Qu'on leur eust faict du mal assez,
Se l'en n'eust eu noble couraige;
Mesmes ces pehons de villaige,
J'entens pehons de plat pays,
Ne se fussent point esbahis
De leur mal faire; mais nous sommes
Tousjours, entre nous gentilz hommes,
Au guet dessus la villenaille.
J'estoye par deçà la bataille,
Tousjours la lance ou la bouteille
Sur la cuisse: c'estoit merveille,
Merveille de me regarder.
Il vint ung Breton estrader,
Qui faisoit rage d'une lance;
Mais il avoit, de jeune enfance,
Les reins rompus; c'estoit dommaige.
Il vint tout seul, par son oultraige,
Estrader par mont et par val;
Pour bien pourbondir ung cheval
Il faisoit feu et voire flambe.
Mais je lui trenchay une jambe,
D'ung revers, jusques à la hanche;
Et fis ce coup-là ung dimenche,
Que dy-je? ung lundy matin.
Il ne s'armoit que de satin,
Tant craignoit à grever ses reins.
Voulentiers frappoit aux chanfrains
D'ung cheval, quand venoit en jouste,
Ou droit à la queue, sans doubte.
Point il ne frappoit son roussin,
Pource qu'il avoit le farcin,
Que d'ung baston court et noailleux,
Dessus sa teste et ses cheveulx,
De paour de le faire clocher.
Aussi, de paour de tresbucher,
Il alloit son beau pas, tric, trac,
Et ung grant panon de bissac
Voulentiers portoit sur sa teste.
D'ung tel homme fault faire feste
Autant que d'ung million d'or.
Gens d'armes! c'est ung grant tresor ;
S'il vault riens il ne fault pas dire.
J'ay fait raige avecques La Hire :
Je l'ay servy trestout mon aage.
Je fus gros vallet, et puis page,
Archier, et puis je pris la lance,
Et la vous portoye sur la panse,
Tousjours troussé comme une poche.
Et puis, monseigneur de la Roche,
Que Dieu pardoint, me print pour paige.
J'estoye gent et beau de visaige,
Je chantoye et brouilloye des flustes,
Et si tiroye entre deux butes.
A brief parler, j'estoye ainsi
Mignon comme cest enfant-cy;
Je n'avoys pas gramment plus d'aage...
Or ça, ça, par où assauldray-je
Ce cocq que j'ay ouy chanter?
A peu besongner bien vanter;
Il fault assaillir cest hostel.

(Adonc apperçoit le Franc Archier un espoventail de chenevière, faict en façon d'ung gendarme, croix blanche devant et croix noire derrière, en sa main tenant une arbaleste.)

(A part.)
Ha! le Sacrement de l'autel!
Je suis affoibly! Qu'esse-cy?

(A l'espoventail.)
Ha! Monseigneur, pour Dieu, mercy!
Hault le trait, qu'aye la vie franche!
Je voy bien, à vostre croix blanche,
Que nous sommes tout d'ung party.

(A part.)
D'ond, tous les diables! est-il sorty,
Tout seul et ainsi effroyé?

(A l'espoventail.)
Comment! Estes-vous desvoyé?
Mettez jus, je gage l'amende.
Et, pour Dieu, mon amy, desbende
Au hault ou au loing ton baston!

(Adonc il advise sa croix noire.)

Par le sang bieu! c'est ung Breton,
Et je dy que je suis Françoys!...
Il est fait de toy, ceste fois,
Perrenet; c'est ung parti contraire!

(A l'espoventail.)
Hen, Dieu! et où voulez-vous traire?
Vous ne sçavez pas que vous faictes.
Dea! je suis Breton, si vous l'estes.
Vive sainct Denis ou sainct Yve!
Ne m'en chault qui, mais que je vive!
Par ma foi! Monseigneur mon maistre,
Se vous voulez sçavoir mon estre,
Ma mère fut née d'Anjou,
Et mon père je ne sçay d'où,
Sinon que j'ouy reveler
Qu'il fut natif de Lantriquer.
Comment sçauray-je vostre nom?
Monseigneur Rollant, ou Yvon,
Mort seray quand il vous plaira!

(A part.)
Et comment! il ne cessera
Meshuy de me persecuter,
Et si ne me veult escouter!

(A l'espoventail.)
En l'honneur de la Passion
De Dieu, que j'aye confession,
Car je me sens jà fort malade!
Or, tenez, vela ma salade,
Qui n'est froissée ne couppée;
Je la vous rens, et mon espée,
Et faictes prier Dieu pour moy.
Je vous laisse, sur vostre foy,
Ung vœu que je doibs à sainct Jacques.
Pour le faire, prendrez mon jacques,
Et ma ceinture et mon cornet.

(A part.)
Tu meurs bien maulgré toy, Pernet,
Voire maulgré toi et à force!

(Au public.)
Puis qu'endurer fault et à force,
Priez pour l'ame, s'il vous plaist,
Du Franc Archier de Baignolet,
Et m'escripvez, à ung paraphe,
Sur moy ce petit epitaphe:

Cy gist Pernet le Franc Archier,
Qui cy mourut sans desmarcher,
Car de fuyr n'eut onc espace,
Lequel Dieu, par sa saincte grace,
Mette ès cieulx, avecques les ames
Des francs archiers et des gens d'armes,
Arrière des arbalestriers.
Je les hay tous : ce sont meurdriers!
Je les congnois bien de pieça.
Et mourut l'an qu'il trespassa.

Velà tout; les mots sont très beaux.
Or, vous me lairrez mes houseaulx,
Car, se j'alloye en paradis
A cheval, comme fist jadis
Sainct Martin, et aussi sainct George,
J'en seroye bien plus prest... Or je
Vous laisse gantelet et dague:
Car, au surplus, je n'ay plus bague
De quoy je me puisse deffendre.

(A l'espoventail.)
Attendez! me voulez-vous prendre
En desaroy ? Je me confesse
A Dieu, tandis qu'il n'y a presse,
A la Vierge et à tous sainctz.

(A part.)
Or meurs-je les membres tous sains
Et tout en bon point, ce me semble.
Je n'ay mal, sinon que je tremble
De paour et de malle froidure,
Et de mes cinq sens de nature...
Cinq cens! Où prins, qui ne les emble ?
Je n'en veiz onc cinq cens ensemble,
Par ma foy! n'en or, n'en monnoye.
Pour néant m'en confesseroye:
Oncques ensemble n'en veiz deux.
Et de mes sept pechez morteux
Il fault bien que m'en supportez:
Sur moy je les ay trop portez;
Je les metz jus, avec mon jacques.
J'eusse attendu jusques à Pasques,
Mais vecy ung advancement.
Et du premier commendement
De la Loy, qui dit qu'on doibt croire
(Non pas l'estoc quand on va boire,
Cela s'entend) en ung seul Dieu,
Jamais ne me trouvay en lieu
Où j'y creusse mieulx qu'à ceste heure,
Mais qu'à ce besoing me sequeure.

(A l'espoventail.)
Ne desbendez? Je ne me fuys!

(A part.)
Hélas! je suis mort où je suis.
Je suis aussi simple, aussi coy
Comme une pucelle; car, quoy
Dit le second commendement?
Qu'on ne jure Dieu vainement.
Non ay-je en vain, mais très ferme,
Ainsi que fait ung bon genderme,
Car il n'est rien craint, s'il ne jure.
Le tiers nous enjoingt et procure,
Et advertist et admoneste,
Que l'en doit bien garder la feste,
Autant en hyver qu en esté:
J'ay tousjours voulentiers festé,
De ce ne mentiray-je point;
Et le quatriesme nous enjoint
Qu'on doit honnorer père et mère:
J'ay tousjours honoré mon père,
En moy congnoissant gentilhomme
De son costé, combien qu'en somme
Sois villain et de villenaille.

(A l'espoventail.)
Et, pour Dieu, mon amy, que j'aille
Jusques amen; miséricorde!
Relevez ung peu vostre corde;
Ferez que le traict ne me blesse.

(A part.)
Item, morbieu! je me confesse
Du cinquiesme, sequentement:
Deffend-il pas expressément
Que nul si ne soit point meurtrier?

(A l'espoventail.)
Las! Monseigneur l'arbalestrier,
Gardez bien ce commendement;
Quant est à moy, par mon serment,
Meurdre ne fis onc qu'en poulaille.

(A part.)
L'aultre commendement nous baille
Qu'on n'emble rien; ce ne fis oncque,
Car en lieu n'en place quelconque
Je n'euz loysir de rien embler.
J'ay assez à qui ressembler
En ce point; je n'ay point meffait,
Car, se l'en m'eust pris sur le fait,
Dieu scet comme il me fust mescheu!

(Cy lusse tomber à terre l'espoventail, celluy qui le tient.)

(A l'espoventail.)
Las! monseigneur! vous estes cheu!...
Jésus! et qui vous a bouté,
Dictes? Ce n'ay-je pas esté,
Vrayement, ou diable ne m'emporte,
Au cas, dictes? Je m'en rapporte
A tous ceulx qui sont cy, beau sire,
Affin que ne vueillez pas dire
Que c'est demain ou pour demain.
Au fort, baillez-moy vostre main,
Je vous ayderay à lever.
Mais ne me vueillez pas grever:
J'ai pitié de vostre fortune.

(Cy apperçoyt le Franc Archier, de l'espoventail, que ce n'est pas ung homme.)

Par le corps bieu! j'en ay pour une!
Il n'a pié ne main; il ne hobe;
Par le corps bieu! c'est une robe
Plaine, de quoy? charbieu! de paille!
Qu'esse-cy? morbieu! on se raille,
Ce cuiday-je, des gens de guerre...
Que la fièvre quartaine serre
Celluy qui vous a mis icy!
Je le feray le plus marry,
Par la vertu bieu! qu'il fut oncques.
Se mocque on de moy quelconques?
Et ce n'est, j'advoue sainct Pierre!
Qu'espoventail de chenevière,
Que le vent a cy abatu!...
La mort bieu! vous serez batu,
Tout au travers, de ceste espée...
Quand la robbe seroit couppée,
Ce seroit ung très grand dommaige.
Je vous emporteray pour gaige,
Toutesfoys, après tout hutin.
Au fort, ce sera mon butin,
Que je rapporte de la guerre.
On s'est bien raillé de toi, Pierre,
La charbieu saincte et beniste!
Vous eussiez eu l'assault bien viste,
Se j'eusse sceu vostre prouesse:
Vous eussiez tost eu la renverse,
Voir, quelque paour que j'en eusse.
Or pleust à Jésus que je fusse,
A tout cecy, en ma maison!
Qu'il poise! Mengié a foison
De paille: elle chiet par derrière.
C'est paine pour la chamberière,
De la porter hors de ce lieu.

(Au public.)
Seigneurs, je vous commande à Dieu ;
Et se l’on vous vient demander
Qu'est devenu le Franc Archier,
Dictes qu'il n'est pas mort encor,
Et qu'il emporte dague et cor,
Et reviendra par cy de brief.
Adieu; je m'en vois au relief.
SIT VIS VOBISCUM
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Message non lupar Mariotte » 28 mai 2008 11:47

le lai du Laüstic, Marie de France, vers 1160
raconte l'histoire d'une femme adultère qui passe ses nuits à la fenêtre de sa chambre pour voir son amant. Elle ment a son mari en invoquant le chant du rossignol, dit en ancien picard, laustic! (assez long également = 160 vers)

Une aventure vus dirai,
Dunt li bretun firent un lai;
Laüstic ad nun, ceo m'est vis,
Si l'apelent en lur païs;
Ceo est russignol en franceis
E nihtegale en dreit engleis.
En seint mallo en la cuntree
Ot une vile renumee.
Deus chevalers ilec manëent
E deus forz maisuns (i) aveient.
Pur la bunté des deus baruns
Fu de la vile bons li nuns.
Li uns aveit femme espusee,
Sage, curteise e acemee;
A merveille se teneit chiere
Sulunc l'usage e la manere.
Li autres fu un bachelers
Bien coneü entre ses pers
De prüesce, de grant valur,
E volenters feseit honur:
Mut turnëot e despendeit
E bien donot ceo qu'il aveit.
La femme sun veisin ama;
Tant la requist, tant la preia
E tant par ot en lui grant bien
Que ele l'ama sur tute rien,
Tant pur le bien quë ele oï,
Tant pur ceo qu'il iert pres de li.
Sagement e bien s'entr'amerent;
Mut se covrirent e garderent
Qu'il ne feussent aparceüz.
Ne desturbez ne mescreüz.
E eus le poeient bien fere,
Kar pres esteient lur repere,
Preceines furent lur maisuns
E lur sales e lur dunguns;
N'i aveit bare ne devise
Fors un haut mur de piere bise.
Des chambres u la dame jut,
Quant a la fenestre s'estut,
Poeit parler a sun ami
De l'autre part, e il a li,
E lur aveirs entrechangier
E par geter e par lancier.
N'unt gueres rien que lur despleise,
Mut esteient amdui a eise,
Fors tant k'il ne poënt venir
Del tut ensemble a lur pleisir;
Kar la dame ert estreit gardee,
Quant cil esteit en la cuntree.
Mes de tant aveient retur,
U fust par nuit u fust par jur,
Que ensemble poeient parler;
Nul nes poeit de ceo garder
Que a la fenestre n'i venissent
E iloec (ne) s'entreveïssent.
Lungement se sunt entr'amé,
Tant que ceo vient a un esté,
Que bruil e pre sunt reverdi
E li vergier ierent fluri.
Cil oiselet par grant duçur
Mainent lur joie en sum la flur.
Ki amur ad a sun talent,
N'est merveille s'il i entent.
Del chevaler vus dirai veir:
Il i entent a sun poeir,
E la dame de l'autre part
E de parler e de regart.
Les nuiz, quant la lune luseit
E ses sires cuché esteit,
Dejuste lui sovent levot
E de sun mantel se afublot.
A la fenestre ester veneit
Pur sun ami qu'el i saveit
Que autreteu vie demenot,
(que) le plus de la nuit veillot.
Delit aveient al veer,
Quant plus ne poeient aver.
Tant i estut, tant i leva
Que ses sires s'en curuça
E meintefeiz li demanda
Pur quei levot e u ala.
«sire,» la dame li respunt,
«il nen ad joië en cest mund,
Ki n'ot le laüstic chanter.
Pur ceo me vois ici ester.
Tant ducement l'i oi la nuit
Que mut me semble grant deduit;
Tant me delit'e tant le voil
Que jeo ne puis dormir de l'oil.»
Quant li sires ot que ele dist,
De ire e (de) maltalent en rist.
De une chose se purpensa:
Le laüstic enginnera.
Il n'ot vallet en sa meisun
Ne face engin, reis u laçun,
Puis les mettent par le vergier;
N'i ot codre ne chastainier
U il ne mettent laz u glu,
Tant que pris l'unt e retenu.
Quant le laüstic eurent pris,
Al seignur fu rendu tut vis.
Mut en fu liez quant il le tient;
As chambres (a) la dame vient.
«dame,» fet il, «u estes vus?
Venuz avant! Parlez a nus!
J'ai le laüstic englué,
Pur quei vus avez tant veillé.
Desor poëz gisir en peis:
Il ne vus esveillerat meis.»
Quant la dame l'ad entendu,
Dolente e cureçuse fu.
A sun seignur l'ad demandé,
E il l'ocist par engresté;
Le col li rumpt a ses deus meins --
De ceo fist il que trop vileins --
Sur la dame le cors geta,
Se que sun chainse ensanglanta
Un poi desur le piz devant.
De la chambre s'en ist atant.
La dame prent le core petit;
Durement plure e si maudit
Ceus ki le laüstic traïrent
E les engins e laçuns firest;
Kar mut li unt toleit grant hait.
«lasse,» fet ele, «mal m'estait!
Ne purrai mes la nuit lever
Ne aler a la fenestre ester,
U jeo suil mun ami veer.
Une chose sai jeo de veir:
Il quid(e)ra ke jeo me feigne;
De ceo m'estuet que cunseil preigne.
Le laüstic li trametrai,
L'aventure li manderai.»
En une piece de samit,
A or brusdé e tut escrit,
Ad l'oiselet envolupé.
Un sun vatlet ad apelé,
Sun message li ad chargié,
A sun ami l'ad enveié.
Cil est al chevalier venuz;
De part sa dame dist saluz,
Tut sun message li cunta,
Le laüstic li presenta.
Quant tut li ad dit e mustré
E il l'aveit bien escuté,
De l'aventure esteit dolenz;
Mes ne fu pas vileins ne lenz.
Un vasselet ad fet forgeér;
Unques n'i ot fer në acer:
Tut fu de or fin od bones pieres,
Mut precïuses e mut cheres;
Covercle i ot tresbien asis.
Le laüstic ad dedenz mis;
Puis fist la chasse enseeler,
Tuz jurs l'ad fet of lui porter.
Cele aventure fu cuntee,
Ne pot estre lunges celee.
Un lai en firent li bretun:
Le laüstic l'apelë hum.
HALT SUNT LI PUI!!! AOI
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Message non lupar Mariotte » 28 mai 2008 15:47

entre nous, ça fait partie de la matière d'un de mes examens, donc je peux me le permettre!!!!
HALT SUNT LI PUI!!! AOI
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Message non lupar Dagi » 28 mai 2008 16:25

Et moi, c'est par pur plaisir! Y a de ces textes parfois, tu te dis qu'il suffit de les remettre au Français moderne et ça te fait des poèmes et/ou chansons comme on en fait plus!
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Message non lupar Mariotte » 28 mai 2008 16:27

où alors des histoires drôles!!!!
HALT SUNT LI PUI!!! AOI
Libellule

Message non lupar Libellule » 28 mai 2008 16:30

"Elles nous parlent d'un temps
En la Guerre de 100 ans
au texte dur à reconnaitre..."
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Message non lupar Dagi » 28 mai 2008 16:37

Non non, plutôt:
"Je suy vostrë ou que je soye,
Je ne puis sanz vous avoir joye,
Je puis par vous vivre et morir. "

dev041 Bouhouuuu...
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Message non lupar Libellule » 29 mai 2008 15:06

Voici venu le temps...
des combats sanglants...

Céant, au campement,
la guerre est notre passe-temps

C'est une troupe glorieuse
aimant ripailles et gueuzes

Traquant tout ennemi
qui très vite aura fui !

lala lala lalaaaaa
lala lalala...
(qui qui n'avait reconnu l'air de l'ile aux enfants ? :D )
Lebtryus

Message non lupar Lebtryus » 29 mai 2008 15:35

Elle est bien sympathique cette petite contine...
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Message non lupar Mariotte » 29 mai 2008 15:38

HAlalalalalala

Ces guerriers! :ali02\
parlez leurs d'autres choses que du champ de bataille et de ripailles et il ne vous comprennent pas... aaa012
HALT SUNT LI PUI!!! AOI
Aude

Message non lupar Aude » 29 mai 2008 20:28

Je la trouve bien fun moi la ptite contine libellulle...en plus j ai tester avec l aire et sa passe vraiment bien... aaa013
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Message non lupar Mariotte » 19 juin 2008 13:47

Tiens Libellule, j'ai réfléchis et en fait certain textes pourraient être sympa à raconter, a de fer rouge ou ailleurs... comme celui que j'ai mis plus haut "le laustic" : il n'est pas très long, raconte une histoire sympathique...
dis moi ce que tu en penses ... finalement j'amènerai bien ce livre dans les cevennes... :roll:
HALT SUNT LI PUI!!! AOI

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