L'intérieur paysan, de la préparation à la consommation des repas.

Divers, fourre-tout au sujet du Moyen Age

Modérateur : Andrieu Dervenn

Tascha

L'intérieur paysan, de la préparation à la consommation des repas.

Message non lupar Tascha » 28 sept. 2017 12:14

Publié le 14 juin 2009 par Jehanne et Héloïse http://cuisine-medievale.over-blog.com/ ... 41825.html

Au Moyen Age, la paysanne ne possède pas d'espace bien défini et isolé pour préparer les repas. Elle officie dans l'unique pièce chauffée de la maison qui sert aussi de chambre. Les autres pièces de l'habitation sont des celliers, des greniers, des caves, des abris pour les animaux. Les matériaux de construction et la taille des maisons varient fortement d'une région à l'autre. Cependant, la maison à pans de bois et torchis semble dominer aux XIII-XIVe siècles. Les murs peuvent aussi être totalement en bois voire en pierre. Le toit est principalement fait de chaume. Les fenêtres sont rares et petites pour éviter une trop grande perte de chaleur. Le sol est en terre battue.

Dans l'intérieur rural, la cheminée est très rare et tardive, pas avant le XVe siècle. Le foyer est à même le sol de terre battue. C'est un foyer ouvert, proche de la porte d'entrée, rarement contre un mur. Il peut être creusé dans le sol ou, au contraire, légèrement surélevé. Il est souvent délimité par des pierres ou des briques. Il n'est pas sûr que le toit possède une ouverture pour laisser échapper la fumée qui devait alors passée par la porte et les fenêtres. L'atmosphère de cette pièce devait donc être plutôt enfumée et peu agréable. Le mobilier qui équipe la pièce à vivre est rudimentaire et polyvalent: un lit parfois une table, un banc, une chaise, un ou deux petits tabourets, un ou deux coffres.

La ménagère prépare les repas autour du foyer qui est souvent équipé de chenets, d'un soufflet, d'une main de fer pour entretenir le feu. La paysanne prépare les repas dans de la vaiselle en terre cuite ou en fer. L'élément de la batterie de cuisine le plus utilisé est le pot globulaire en terre cuite. On peut y faire boullir des aliments, y conserver des grains, des légumes secs, des oeufs, des graisses ou des liquides lorsqu'il a un bec verseur. Lorsqu'il sert à cuire la nourriture, il est posé sur un trépied, au dessus de la cendre chaude et non directement sur le feu. Les crémaillières sont, elles, beaucoup plus rares. Les pots peuvent aussi être en fer ou en cuivre mais c'est moins courant. L'autre moyen de faire cuire des aliments est de les faire frire ou fricasser dans des poêles en fer. Plus rarement, les ménages les plus aisés peuvent posséder un gril pour la viande et quelques moules à pâtés ou à tarte. La préparation de la cuisine se fait donc au ras du sol. La cuisinière doit se tenir accroupie, courbée sur le foyer pour surveiller la cuisson de ses plats. La table n'étant pas présente dans tous les intérieurs, la ménagère fait ses préparations, épeluche les légumes assise sur un petit tabouret, un coffre ou directement par terre.

Les repas sont pris près du feu en hiver et près de la porte en été. Lorsqu'il n'y a pas de table, les mangeurs posent leur aliments sur un petit banc ou un coffre. Le maître de maison s'asseoir dans la chaise et les autres convives sur des petits sièges bas ou sur de la paille. La vaisselle est en bois, en terre cuite et en métal. Les plats, essentiellement des soupes, sont servis dans des écuelles. Les couverts se limitent à une cuillère. Le couteau est aussi présent mais c'est un objet personnel que chacun porte sur soi en permanence. Les coupes à boire sont rares. Le plus souvent on boit directement au pichet de terre cuite ou au pot d'étain. Le corps des paysans est ici encore courbé et proche du sol. Assis par terre ou sur un tabouret mais sans table, le mangeur doit tenir son écuelle de soupe près de sa bouche et ne peut se tenir droit comme c'est le cas lorsqu'on est assis sur une chaise. Il lampe plus ou moins bruyamment sa soupe avec une cuillière. Le linge de table est également plutôt rare; cependant, lorsque le repas est pris sur un coffre ou une table, la ménagère les recouvre d'une nappe de chanvre ou de lin.

On remarque donc que l'espace réservé à la cuisine est restreint; le mobilier, la batterie de cuisine et la vaisselle de table sont rudimentaires. La ménagère cuisine courbée vers le sol. Pendant les repas, la positions des corps est également courbée et proche du sol. Cette promiscuité se trouve dans de nombreux intérieurs populaires urbains. L'organisation de l'espace cuisine et repas évolue lentement au cours du temps. Le mobilier et la vaisselle se diversifient et se spécialisent ce qui favorise le redressement des corps et limite le contact direct du mangeur avec la nourriture. Cette évolution traduit un meilleur conford mais aussi une volonté de contraindre, redresser et dompter les corps qui domine à partir du XVIIIe siècle.

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